Citigroup a abaissé sa recommandation d'Acheter à Conserver et son objectif de cours de 21 euros à 18,50 euros sur M6. Le bureau d'études estime que la valeur est correctement valorisée et lui préfère TF1. Selon le broker, les catalyseurs sont limités à court terme car la distribution de trésorerie aux actionnaires a été déjà annoncée tandis que le redressement du marché publicitaire devrait être relativement mou. L'analyste a réduit ses prévisions de bénéfice par action de 9% afin de prendre en compte la hausse attendue des coûts des programmes et un nombre différent d'actions.
Citigroup anticipait auparavant des rachats d'actions.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- M6 n'est plus seulement la chaîne des jeunes mais une vraie chaîne généraliste. Le groupe réalise d'importants investissements dans les programmes destinés aux adultes.
- M6 limite sa dépendance au marché publicitaire en diversifiant ses sources de revenus. Le chiffre d'affaires des diversifications est équivalent à celui de la publicité et permet ainsi de compenser la baisse des recettes publicitaires due à la crise.
- M6 a su profiter de la montée en puissance des chaînes thématiques et s'est renforcée dans ce domaine ainsi que dans celui de la tnt par le biais de W9, Paris Première, TF6... Les services de « télévision de rattrapage « (catch up TV) constituent également un moyen de récupérer une partie de l'audience.
- La structure financière du groupe est saine.
Les points faibles de la valeur
- M6 n'est présente que dans l'hexagone et manque de revenus internationaux.
- La visibilité reste faible sur la tendance du marché publicitaire en 2010. Les analystes voient peu de catalyseurs à cour terme.
- Les activités de vente à distance et de musique ne jouent par leur rôle de relais de croissance.
- La taxe de 1,5% sur les recettes publicitaires (pour compenser la disparition des écrans publicitaires sur les chaînes publiques entre 20h et 6h depuis le 5 janvier 2009) vient peser sur les résultats, et ce d'autant plus en période de baisse du marché publicitaire.
- En raison de sa présence sur plusieurs canaux, M6 cumule les coûts de diffusion, ce qui constitue une charge supplémentaire.
=/Comment suivre la valeur ?/=
- Les groupes de télévision sont confrontés à un univers audiovisuel en profonde mutation, marqué notamment par le poids de plus en plus important pris par internet et la fragmentation des audiences, provoquée par le succès de la Télévision Numérique Terrestre.
- Malgré la diversification de ses sources de revenu, M6, comme ses concurrentes, dépend fortement de l'évolution du marché publicitaire, lequel est extrêmement cyclique. La période de fin d'année est également très importante.
- Les baromètres de mesure d'audience (type Médiamétrie) sont des indicateurs intéressants à suivre.
- La priorité est donnée à la TNT, mais aucune des chaînes concurrentes n'est à vendre actuellement. L'attribution du canal bonus fin 2011 pourrait conduire M6 à convertir une de ses chaînes payantes, Paris Première ou Teva, en TNT gratuite.
- D'autres diversifications relatives à la fabrication de contenus sont à venir. M6 ne cache pas s'intéresser aux paris en ligne.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Medias
Afin de contrer les acteurs de l'Internet, accusés de concurrencer la presse en proposant son contenu en ligne gratuitement, cinq géants de la presse américaine (Condé Nast, Hearst, Meredith, News Corporation et Time Inc.) se sont alliés en créant une société commune. Leur objectif est d'imposer un nouveau standard de lecture en ligne. A travers ce kiosque en ligne commun, le lecteur pourra acheter un article, un exemplaire ou s'abonner à un magazine. Avec un total de 144 millions de lecteurs, les cinq groupes de presse espèrent récupérer les recettes publicitaires qui leur échappaient jusqu'à présent. L'autre opportunité est de pouvoir bénéficier de l'essor du marché des livres numériques. En France, les éditeurs réunis au sein du Syndicat de la presse quotidienne vont prochainement rencontrer les dirigeants de Google pour essayer de faire évoluer la situation. L'AFP (Agence France-Presse) prône un nouveau modèle : Google lui verse désormais une somme forfaitaire sur trois ans pour la reprise de ses dépêches sur son agrégateur de recherches.