Gilbert Dupont maintient son opinion Alléger et son objectif de cours de 24,7 euros sur Séchilienne-Sidec à la veille de la publication des résultats annuels du groupe d'électricité. Le broker rappelle que l'exercice 2009 aura été particulièrement délicat pour Séchilienne-Sidec avec : les incidents techniques et sociaux qui ont perturbé la production, l'impact de la baisse des prix du charbon, la négociation de la disparation des quotas de CO2, des ajustements à la hausse des investissements de maintenance et le renforcement de la politique sociale.
En outre, l'actionnaire de référence a dévoilé pendant la crise financière une certaine fragilité.
Séchilienne-Sidec a publié un chiffre d'affaires2009 de 244,6 millions d'euros, en baisse de 19,7%, en deçà des attentes avec un chiffre d'affaires thermique en recul de 19,6%, pénalisé par la baisse des prix du charbon et par les arrêts de production dans les différentes centrales du groupe.
La société n'a pas déilvré d'objectif chiffré. Pour sa part, Gilbert Dupont prévoit des résultats en recul pour 2009 tant au niveau de l'Ebitda (-16,9% attendu par l'analyste à 101,1 millions), du résultat opérationnel (-18,8% à 77,8 millions) et du résultat net part du groupe (-36,4% 38,7 millions).
De son côté, le consensus 2009 FacSet anticipe un Ebitda médian de 98,6 millions d'euros, un Ebit médian de 76 millions et un résultat net médian de 41 millions.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Les péripéties industrielles survenues en 2009 ne remettent pas pour autant en cause la pertinence du modèle de développement de Séchilienne Sidec, qui a largement fait ses preuves.
- L'objectif du groupe d'ici à 2012 vise à développer un parc de centrales photovoltaîques de 200 MW et à installer de nouvelles centrales thermiques, essentiellement dans les départements d'outre-mer, de 75 MW.
- Grâce à une amélioration de la gestion courante des centrales, la trésorerie du groupe a été portée à 65,2 millions d'euros au 30 juin 2009, contre 29,2 millions un an plus tôt.
Les points faibles de la valeur
- L'année 2009 est une année à oublier pour Séchilienne, qui a enchaîné les mauvaises nouvelles (grèves, baisse du prix du charbon, incidents techniques, décalage des développements dans le solaire, ...).
- La baisse du coût des matières premières énergétiques (charbon notamment) affecte le chiffre d'affaires du fait de l'indexation des prix de vente de l'électricité au coût du combustible.
- Le groupe devra attendre 2011 pour connaître la décision de la CRE (Commission de régulation de l'énergie) sur la mise en oeuvre de la clause de force majeure concernant le conflit guadeloupéen.
=/Comment suivre la valeur/=
- Séchilienne-Sidec étant spécialisé dans la production d'électricité basée sur la valorisation d'énergie renouvelable, les tendances concernant le développement durable sont à suivre.
- Pour certains analystes, il pourrait être intéressant de profiter d'une baisse excessive pour se renforcer sur la valeur, sachant que l'année 2010 devrait être bien meilleure pour Séchilienne.
- La détente sur le marché du crédit devrait faciliter le financement des futurs projets.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux collectivités
Dans son étude annuelle « l'Observatoire européen des marchés de l'énergie », Capgemini souligne l'impact exceptionnel de la crise économique sur le secteur des utilities. La consommation mondiale d'électricité et de gaz devrait baisser respectivement de 3,5% et 3% cette année. Selon l'étude, les acquisitions successives ont fragilisé la situation financière des dix principaux acteurs du secteur, dont la dette cumulée a bondi de 113% depuis 2006 pour atteindre 213 milliards d'euros en 2008. Les réductions de coût et les cessions d'actifs ont donc succédé à la croissance externe pour restaurer la flexibilité des intervenants. Les investissements ont également été revus à la baisse, au détriment des énergies renouvelables. La politique menée par EDF illustre bien cette tendance : après avoir réalisé une grosse acquisition en 2008, en rachetant British Energy pour plus de 14 milliards d'euros, c'est désormais le désendettement qui prime. Le groupe français espère se désengager au premier trimestre 2010 de son réseau de distribution en Grande-Bretagne, et en retirer 4 milliards d'euros.