Les marchés européens ont débuté la semaine sur les chapeaux de roue. Les indices ont bénéficié d'une part du reflux des craintes concernant la dette grecque alors que de nouvelles mesures pour réduire les déficits se préparent et qu'un plan d'aide européen a fait l'objet de nouvelles spéculations. D'autre part, les investisseurs ont été rassurés par les statistiques américaines. A Paris, Vivendi s'est distingué à la hausse grâce à des résultats supérieurs aux anticipations. L'indice CAC 40 a clôturé en hausse de 1,64% à 1769,54 points et le FTSE Eurotop 100 a gagné 1,11% à 2168,62 points.
A Londres, Prudential a été violemment sanctionné. Le titre a dévissé de 11,95% à 530,50 pence alors que l'assureur britannique a confirmé le rachat d'AIA, une filiale d'assurance-vie d'American International Group en Asie pour 35,5 milliards de dollars. Le marché s'est notamment inquiété de l'effet dilutif de l'augmentation de capital de 20 milliards de dollars à venir. Le titre Prudential a été suspendu pendant plusieurs heures dans l'attente d'une communication officielle du groupe concernant cet accord.
A Paris, Vivendi (+ 1,68% à 18,81 euros) a débuté la semaine en hausse, porté par des résultats 2009 supérieurs aux attentes. Le résultat opérationnel ajusté a été dopé par la performance des activités de jeux vidéos ; Vivendi étant l'actionnaire majoritaire du numéro un mondial, Activision Blizzard. Cette division devrait « fortement contribuer » au résultat opérationnel ajusté 2010 de Vivendi qui est attendu "en légère croissance". Le groupe a aussi comptabilisé une provision de 550 millions d'euros liée à son procès aux Etats-Unis.
Ipsen (+0,21 % à 37,37 euros) a fini en légère hausse. L'action a passé pratiquement toute la séance dans le rouge car le groupe pharmaceutique n'a pas confirmé ses prévisions pour 2011 et 2011 . « Dans les années à venir, la progression des ventes du groupe en Amérique du Nord et de son taux de marge opérationnelle devrait se poursuivre, même si l'évolution du contexte macroéconomique et de l'ENVIRONNEMENT concurrentiel en médecine générale notamment conduit aujourd'hui le groupe à ne pas confirmer ses perspectives pour 2011 et 2012, telles qu'annoncées en juillet 2008, ou tout du moins leur calendrier », a annoncé Ipsen.
Les chiffres macroéconomiques
Le taux de chômage de la zone euro est resté stable à 9,9% en janvier par rapport à décembre. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne un taux de chômage de 10,1%. Il était de 8,5% en janvier 2009.
La croissance du secteur manufacturier de la zone euro s'est accélérée en février, selon les résultats définitifs des enquêtes mensuelles réalisées par Markit auprès des directeurs d'achats. L'indice PMI de l'industrie manufacturière est en effet ressorti à 54,2, ce qui constitue un plus haut de 30 mois, après 52,4 en janvier.
L'indice ISM manufacturier des Etats-Unis est ressorti à 56,5 au mois de février contre 57,5 attendu par les analystes. En janvier, cet indice, qui mesure la croissance du secteur manufacturier, était ressorti à 58,5. Un indice supérieur à 50 indique une croissance du secteur.
Les dépenses de construction se sont repliées de 0,6% au mois de janvier après un recul confirmé à 1,2% en décembre aux Etats-Unis. Les analystes anticipaient une baisse de 0,7%.
Le revenu des ménages américains a progressé de 0,1% au mois de janvier là où les analystes attendaient une hausse de 0,4%. En décembre, ce chiffre avait connu une hausse de 0,3% (contre 0,4% en première estimation). La consommation a en revanche progressé plus que prévu, avec une hausse de 0,5% contre 0,4% attendu en janvier. En décembre, la consommation avait augmenté de 0,3% (contre 0,2% en première estimation).
A la clôture, l'euro cote 1,3509 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.