Gilbert Dupont a réitéré sa recommandation Acheter et son objectif de cours de 33,8 euros sur Nexity après la publication de résultats 2009 globalement en ligne avec ses attentes. «Les multiples de valorisation ne sont pas trop exigeants pour cet acteur bénéficiant de plusieurs atouts : un positionnement sur un secteur qui tend à se normaliser, un relais de croissance dans le tertiaire, une structure financière solide, et un potentiel d'amélioration des marges», écrit-il.
Gilbert Dupont sera attentif à la présentation de la stratégie de Banques Populaires Caisses d'Epargne en fin de semaine quant à ses actifs immobiliers.
A ce stade, il table sur un statu quo : pas de cession de Nexity mais pas de fusion Nexity-Foncia. «Un tel schéma permettrait de clarifier la relation avec l'actionnariat majoritaire et de faciliter les acquisitions», estime-t-il.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- La structure intégrée du promoteur est un atout dans un cadre de ralentissement du secteur immobilier.
- Le promoteur se diversifie dans les services, la distribution et le tertiaire ; un atout dans les bas de cycle.
- Nexity n'est quasiment pas endetté.
Les points faibles de la valeur
- Le marché de la promotion immobilière a vécu en 2008 une crise majeure, avec une chute des ventes de logements neufs de plus de 40% en France. Nexity, premier promoteur immobilier français, a été fortement affecté par ce retournement d'une ampleur jamais vue. La rentabilité de Nexity a été divisée par deux, à quelque 7%.
- La reprise des commandes, impulsée par les aides gouvernementales et la baisse des taux d'intérêt, ne se fera pas sentir dans les comptes avant plusieurs trimestres .
- Les mesures d'aides gouvernementales n'ont qu'une durée de vie limitée. Le dispositif « Scellier » aux conditions actuelles doit prendre fin en 2010. Rien ne laisse prévoir une reconduction de ces mesures, vu l'endettement public.
Comment suivre la valeur
- Premier opérateur français de logements privés, Nexity est bien s-r fortement exposé à la santé du marché immobilier d'habitation. Dans cette optique, on suivra notamment l'évolution des prix des terrains à bâtir, des prix au mètre carré et l'évolution des taux d'intérêt. La vitesse de commercialisation des logements et les stocks sont également à surveiller.
- La reprise des commandes a un effet positif décalé de plusieurs trimestres dans les comptes du promoteur : il faut concrétiser la vente chez le notaire pour que le premier versement en numéraire des acquéreurs ait lieu et qu'il soit pris en compte par Nexity. Les versements suivants s'étalent avec l'avancement des travaux.
- Le marché s'interroge sur une éventuelle évolution du tour de table du promoteur. Plus de 40% du capital est détenu par la BPCE, le nouvel établissement bancaire né de la fusion entre les Caisses d'Epargne et les Banques Populaires.
- Nexity possède une participation de 33% dans la foncière Eurosic. Cet élément peut peser sur les résultats lorsque les valeurs d'actifs d'Eurosic baissent. D'un autre côté, cette foncière verse des dividendes intéressants.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Immobilier
Les foncières doivent réallouer leur portefeuille d'actifs pour affronter la crise du secteur. Les cessions leur ont permis d'accéder à des ressources financières à un moment où leurs cours de bourse étaient malmenés. Ainsi Gecina, qui doit faire face à une dette de 500 millions d'euros à échéance février 2010, a déjà cédé 700 millions d'euros d'actifs. Foncière des Régions (FDR) a vendu plusieurs biens, dont une soixantaine d'immeubles à France Télécom. Icade, qui a choisi de se recentrer sur l'immobilier d'entreprise, a mis sur le marché 32.000 logements et son pôle d'administration de biens. L'autre impératif pour les foncières est de renégocier les conditions de loyers en fin de bail pour prévenir le départ des locataires. Silic estime que ses pertes de revenus suite à la renégociation de ses baux atteignent 200.000 euros pour le premier semestre 2009. Ces sociétés, qui ont su stopper à temps les nouveaux projets pour réduire leurs coûts, peuvent compter sur des taux d'occupation généralement élevés, de l'ordre de 95%. Néanmoins elles sont confrontées à une incertitude de taille : les conséquences de l'augmentation du taux de chômage sur les taux d'occupation dans les mois à venir.