Le Parlement européen vient de voter le soutien à l’inscription du thon rouge à l’annexe I de la CITES, peu de temps après que la France ait adopté la même position. En cette Année internationale de la biodiversité, le sort des animaux continue de préoccuper. Destin tragique pour certains, extinction ou grande vulnérabilité pour d’autres, la faune de notre planète subit les méfaits du réchauffement climatique, des pollutions et des folies de grandeur de l’Homme.
Jeudi 11 février, les Etats-Unis se sont pris d’amour pour l’ours blanc. Classée espèce « vulnérable » par l’Union internationale de conservation de la nature (UICN), la population des ours blancs est estimée à environ 20 000 membres. Répartis entre le Grand Nord canadien, l’Alaska, le Groenland, la Russie et la Norvège, les ours blancs ne sont pas autant convoités que leurs cousins bruns. Pour autant, les Etats-Unis ont décidé ont déposé un projet de résolution pour faire passer « l’Ursus maritimus » de l’annexe II, qui garantit un commerce international contrôlé, à l’annexe I qui l’interdit totalement.
Les ours blancs ne touchent plus terre
Si l’ours blanc est tué, c’est principalement pour la subsistance des populations autochtones qui se nourrissent de sa viande et utilisent sa peau pour confectionner des vêtements. Ce processus naturel n’impacte pas de façon irréversible la survie des populations d’ours blancs. Ce qui, en revanche, menace de les faire disparaître, c’est le réchauffement climatique et la fonte des glaces qui en résultent. Dans l’obligation de nager des heures durant avant de retoucher terre, nombre d’ours blancs périssent en pleine mer, faute d’avoir trouvé un glacier pour y poser pied.
Des associations écologistes protestent
Pour les écologistes, il n’y a donc aucune raison de modifier le statut de l’animal. L’inscrire à l’annexe I reviendrait à saboter l’avenir des populations du Grand Nord sans pour autant résoudre le principal problème : le réchauffement climatique. L’UICN et l’organisation Traffic (qui lutte contre le trafic d’espèces) ont donc publiquement exprimé leur désaccord quant à cette décision. « Le commerce, ou même la contrebande, ne présente pas une menace significative », justifient les membres de Traffic.
Selon les projections, les populations d’ours blancs pourraient baisser d’un tiers sur les trois prochaines générations. Pour les Etats-Unis, ces estimations suffisent à justifier la demande d’inscription en annexe I. « Il ne s’agit pas de remettre en cause la chasse de subsistance. Mais on redoute à terme l’augmentation des quotas de chasse en vigueur depuis les années 50 », précise Céline Sissler-Bienvenu, du Fonds international pour la protection des animaux. Ce faisant, les Américains espèrent restreindre la chasse aux trophées dont sont friands les chasseurs canadiens au point de débourser 30 000$ pour obtenir un permis de chasse.
Albane Wurtz