Certes, la France est encore loin des leaders mondiaux de l’énergie solaire que sont l’Allemagne et l’Espagne : moins de 0,01 % de son électricité est produite par les panneaux photovoltaïques. Mais selon le cabinet de conseil PricewaterhouseCoopers, la filière est promise à un bel avenir : « Après avoir entamé un cycle de croissance remarquable depuis 2007, le secteur photovoltaïque double sa capacité installée en 2009, avec une estimation par les acteurs du secteur de 250 MW en 2009 à comparer aux 105 MW installés en 2008 ». Résultat : l’Hexagone occupe désormais la 7ème place au niveau international.
Et ce n’est pas fini : « L’arrêté du 12 janvier 2010 devrait, selon notre rapport, améliorer l’attractivité de l’intégration au bâti sans laisser de marge à la spéculation. En 2010, le marché restera solide et ressortira probablement avec une croissance plus modérée, mais aussi plus saine. Sur les cinq prochaines années, nous anticipons une croissance à deux chiffres pour l’ensemble du secteur », commente Alain Calmé, associé en charge du conseil en stratégie chez PWC. La filière française devrait aussi compter 15 000 emplois directs en 2012.
Les défis d’un développement industriel
« La physionomie du marché pourrait changer au cours de l’année 2010. De grands groupes regardent le secteur et on devrait ainsi voir arriver de nouveaux entrants soit en accès direct soit via des acquisitions et des partenariats », précise Benjamin Cros, senior manager, en charge de l’énergie au sein du pôle conseil en stratégie de PWC. Les appels d’offres lancés par Jean-Louis Borloo dans le cadre du Grenelle de l’ENVIRONNEMENT pour la construction d’une centrale solaire par région devraient à cet égard être de bons indicateurs.
Problème : un retard industriel propre à la France menace le dynamisme de la filière. « 2009 aura vu une tendance encourageante dans l’amont, avec de nombreux projets de fabrication de modules, qui devrait continuer en 2010 : mais les producteurs français sont toujours peu nombreux, non intégrés et fragiles. On compte un projet dans les couches minces en France contre une quinzaine chez nos voisins d’Outre-Rhin et aucun projet intégré opérationnellement avancé dans le silicium cristallin », explique M. Cros. Ainsi, « l’avenir se joue actuellement et dépendra autant du développement de l’amont que des changements réglementaires ».