Credit Suisse a entamé la couverture d'Eutelsat avec une opinion Neutre et un objectif de cours de 24 euros. Le bureau d'études est très positif sur les perspectives d'activité du secteur des opérateurs de satellites. Il l'explique par une concurrence de faible intensité, des barrières à l'entrée élevées en raison de l'importance de la taille et des coûts élevés pour lancer un satellite, mais aussi par la croissance de la demande mondiale alimentée par la télévision haut définition en Europe de l'Ouest et par la télévision et les télécoms dans les pays émergents.
L'analyste préfère SES à Eutelsat en raison des opportunités dont il dispose pour gagner des parts de marché dans les pays émergents. De plus, SES affiche une décote de 36% par rapport à Eutelsat sur la base du PER.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
PER (Price Earning Ratio) : Rapport entre le cours boursier d'une société et son bénéfice net par action. Comme il tient compte de la valorisation boursière, c'est un indicateur de la croissance future des bénéfices, du risque associé à ces prévisions et du niveau des taux d'intérêt. C'est donc un indicateur qui est très lié à la structure financière de l'entreprise étudiée, il n'est donc pas adapté à l'étude de certaines sociétés et certains secteurs.
Les points forts de la valeur
- Le groupe bénéficie de l'explosion du nombre de chaînes diffusées par satellite dans le monde. Les applications vidéo représentent désormais plus de 70% des recettes du groupe.
- La visibilité de l'activité est forte car le groupe passe des contrats à long terme avec ses clients, notamment pour la diffusion de chaînes de télévision.
- Le groupe a la capacité de faire passer des augmentations de tarifs lors des renouvellements de contrat.
- Eutelsat bénéficie du dynamisme de croissance des marchés d'Afrique et du Moyen-Orient.
- Le relèvement de la note de S&P donne à Eutelsat le statut « Investment grade ».
Les points faibles de la valeur
- Un des principaux risques que court l'opérateur est technologique. En effet, un changement radical de technologie pourrait affecter la demande en capacité satellitaire.
- Les opérateurs satellites doivent actuellement faire face à une offre sur le marché des lanceurs pour satellites commerciaux inférieure à la demande.
Comment suivre la valeur
- Eutelsat bénéfice d'un statut défensif dans son secteur. Son modèle économique lui permet de bien traverser la crise.
- La société distribue entre 50% et 75% de son résultat net aux actionnaires. La discipline du management en termes d'acquisition plaide pour un retour de liquidités accru aux actionnaires.
- L'industrie consomme beaucoup de capitaux au départ, mais les dépenses opérationnelles sont ensuite limitées. Une fois lancé, un satellite est utilisable pendant quinze ans.
- Une partie du Grand emprunt de l'tat français devrait être allouée aux infrastructures pour le haut débit, y compris pour l'offre satellite dans les zones rurales. Une demande pour une offre haut débit via satellite serait favorable à Eutelsat.
- La télévision haute définition est l'un des moteurs de la croissance.
- L'essor de la télévision en 3D serait favorable aux opérateurs satellites car une chaîne en 3D nécessite un peu moins de 3 fois la capacité satellitaire nécessaire pour une chaîne numérique en définition standard.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Medias
Afin de contrer les acteurs de l'Internet, accusés de concurrencer la presse en proposant son contenu en ligne gratuitement, cinq géants de la presse américaine (Condé Nast, Hearst, Meredith, News Corporation et Time Inc.) se sont alliés en créant une société commune. Leur objectif est d'imposer un nouveau standard de lecture en ligne. A travers ce kiosque en ligne commun, le lecteur pourra acheter un article, un exemplaire ou s'abonner à un magazine. Avec un total de 144 millions de lecteurs, les cinq groupes de presse espèrent récupérer les recettes publicitaires qui leur échappaient jusqu'à présent. L'autre opportunité est de pouvoir bénéficier de l'essor du marché des livres numériques. En France, les éditeurs réunis au sein du Syndicat de la presse quotidienne vont prochainement rencontrer les dirigeants de Google pour essayer de faire évoluer la situation. L'AFP (Agence France-Presse) prône un nouveau modèle : Google lui verse désormais une somme forfaitaire sur trois ans pour la reprise de ses dépêches sur son agrégateur de recherches.