Le rebond des marchés européens a trouvé prise en fin d'après-midi grâce au redressement des indices américains. Ce rebond technique intervient après deux séances de forte baisse provoquée par les inquiétudes concernant les finances publiques de la Grèce, du Portugal et de l'Espagne. Malgré le répit d'aujourd'hui, ce problème n'a pas été définitivement réglé. A Paris, Dexia s'est distingué à la hausse après le feu vert de Bruxelles à son plan de restructuration. L'indice CAC 40 a clôturé en hausse de 1,22% à 3607,27 points et le FTSE Eurotop 100 a gagné 0,80% à 2085,54 points.
A Londres, Xstrata gagne 4,12% à 989,10. Le groupe minier diversifié a réalisé en 2009 un bénéfice net en repli de 41%, pénalisé par la baisse des prix des métaux liée au ralentissement économique. Le premier exportateur mondial de charbon a également annoncé le retour du paiement d'un dividende en raison de perspectives plus favorables, essentiellement en Asie. Un coupon de 8 cents par action sera payé en mai. Le groupe basé à Zoug, en Suisse, a dégagé l'an dernier un bénéfice net de 2,77 milliards de dollars, contre 4,7 milliards de dollars un an plus tôt.
A Paris, Dexia (+ 4,67% à 4,213 euros) s'est accordé la plus forte hausse du CAC 40 après l'annonce d'un accord avec la Commission européenne concernant le plan de restructuration de la banque franco-belge. Cet accord prévoit notamment une réduction de 35% du bilan de l'établissement d'ici 2014 en contrepartie de son sauvetage par les Etats belge, français et luxembourgeois en septembre 2008, au plus fort de la crise. Bruxelles exige la réduction des coûts de 15% ainsi que la vente de Dexia Crediop, Dexia Sabadell et Dexia Banka Slovensko au cours des trois prochaines années.
En revanche, Altran a décroché de 9,95% à 3,80 euros, victime de la publication d'un chiffre d'affaires pour le quatrième trimestre dans le bas du consensus. Il s'est élevé à 355,7 millions d'euros en baisse de 16,2%, et de 14,6% en organique hors incidence d'Arthur D.Little, l'activité conseil particulièrement pénalisée par la crise économique. Les prévisions des analystes s'étalaient entre 353 et 372 millions d'euros. CM-CIC Securities et Gilbert Dupont soulignent que l'activité du groupe n'a pas connu d'inflexion positive au quatrième trimestre.
Les chiffres macroéconomiques
La Banque de France anticipe une croissance de 0,5% au premier trimestre, selon une première estimation. L'indicateur du climat des affaires dans l'industrie a progressé de 2 points à 104 entre décembre et janvier. « L'activité industrielle a marqué un rebond dans tous les secteurs, plus particulièrement dans les biens intermédiaires et l'automobile », a commenté La Banque de France.
A la clôture, l'euro cote 1,3704 face au dollar américain.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
BCE (Banque Centrale Européenne) : La Banque centrale européenne (BCE) se veut avant tout la gardienne de la stabilité des prix à moyen terme dans la zone euro (Belgique, Allemagne, Espagne, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Portugal, Finlande, Grèce), afin de protéger le pouvoir d'achat et de contribuer à l'instauration d'un ENVIRONNEMENT économique favorable. La BCE et les banques centrales nationales des 12 pays de la zone euro constituent ce qu'on appelle l'Eurosystème. Les banques centrales des trois Etats de l'Union européenne n'ayant pas encore adopté l'euro (Danemark, Suède et Royaume-Uni) ne participent pas au processus de décision concernant la politique monétaire unique.
Organe de décision suprême de la BCE, le conseil des gouverneurs (composé des six membres du directoire de la BCE et des douze gouverneurs des banques centrales nationales de la zone euro) est habilité à fixer les taux d'intérêt auxquels les banques commerciales et autres établissements de crédit peuvent obtenir de la monnaie (c'est-à-dire de la liquidité). Ces établissements jouent le rôle de canal de transmission de la politique monétaire vers l'ensemble des agents économiques. Ainsi, le conseil des gouverneurs pilote indirectement les taux d'intérêt pratiqués dans l'ensemble de l'économie de la zone euro, notamment les taux des prêts accordés par les banques commerciales aux ménages et aux entreprises et les taux de rémunération des dépôts des épargnants.
Taux directeur : Il s'agit du taux d'intérêt principal de chacune des banques centrales dans le cadre des prêts aux institutions financières commerciales. Le pilotage de ces taux est un instrument de politique monétaire, qui permet d'agir sur la vie économique d'un pays. Ainsi, lorsque celui-ci veut aider sa monnaie ou lutter contre l'inflation, il lui faut relever légèrement ses taux directeurs, tout en veillant à ne pas trop peser sur la croissance.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.