Les marchés américains s'apprêtent à ouvrir en ordre dispersé, même si la pression baissière sur les futures s'est allégée après la publication des chiffres du chômage pour octobre. Du côté des bonnes nouvelles, le taux de chômage a baissé à 9,7% alors qu'il était attendu stable à 10%. En revanche, l'économie américaine a continué de détruire des emplois à la surprise des économistes. Trente minutes avant la cloche, les futures sur le S&P 500 cèdent 0,08% à 1060,80 points, tandis que ceux sur le Nasdaq 100 gagnent 0,33% à 1740,50 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a terminé la séance de jeudi en fort recul sur fond de regain d'inquiétude des investisseurs. Les chiffres des inscriptions au chômage, supérieurs aux attentes, ont relancé les doutes du marché sur la santé de l'emploi aux Etats-Unis. Dans le même temps, les investisseurs ont fait face à une inquiétude grandissante concernant la situation financière de certains pays de la zone euro. Jeudi, le Dow Jones a perdu 2,61% à 10 002,18 points et le Nasdaq a reculé de 2,99% à 2 125,43 points.
Les chiffres macroéconomiques
20 000 emplois ont été détruits au mois de janvier aux Etats-Unis alors que les économistes interrogés par Reuters attendaient 5 000 créations d'emplois. En revanche, le taux de chômage a reculé de 10% à 9,7%, ce qui est inférieur au consensus de 10%. 150 000 emplois ont été détruits en décembre à comparer avec 85 000 destructions annoncées en première estimation. Le chiffre de novembre a été révisé de 4 000 créations de postes à 64 000.
Les valeurs à suivre
AETNA
Aetna a publié un bénéfice net de 165,9 millions d'euros, soit 38 cents par action, au titre de son quatrième trimestre. Ce chiffre, en recul de 15% par rapport à l'an passé, ressort à 40 cents par action hors éléments exceptionnels, en dessous des attentes des investisseurs, qui tablaient sur un bénéfice par action de 42 cents. L'assureur santé américain a par ailleurs fait état de revenus de 8,76 milliards de dollars, en hausse de 13%. La direction table désormais sur des bénéfices 2010 compris entre 2,55 et 2,65 dollars par action là où le consensus donnait récemment 2,83 dollars.
AIR PRODUCTS
Le fabricant américain de gaz industriels Air Products a lancé une offre d'achat non sollicitée sur son rival Airgas d'un montant de 5,1 milliards de dollars en cash. La proposition valorise Airgas à 60 dollars par titre. Le conseil d'administration a déclaré qu'il étudiait la proposition. Le prix de 60 dollars par action représente une prime de 38% par rapport au cours de clôture d'Airgas la veille et de 18% par rapport à son plus haut d'un an. Air Products s'est également engagé à reprendre les 1,9 milliard de dollars de dettes de sa rivale.
KRAFT
Kraft a annoncé qu'il avait obtenu 75,41% de réponses positives à son offre lancée sur le confiseur britannique, Cadbury. Il a ainsi franchi le seuil nécessaire de 75% pour retirer le titre de la cote. Kraft Foods a précisé que ce retrait devrait intervenir au plus tôt le 8 mars. Mardi, le géant américain avait déclaré avoir obtenu près de 72% de réponses positives à son offre de rachat 11,7 milliards de livres (13,4 milliards d'euros) de Cadbury.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Productivité : elle mesure la variation de la production sur une période donnée, une heure par exemple. La productivité permet d'apprécier l'efficacité d'une économie. Aux Etats-Unis, elle est publiée chaque trimestre pour le secteur non agricole en même temps que les coûts salariaux unitaires. Ces derniers sont considérés comme un bon indicateur avancé des tensions inflationnistes. En effet, les salaires constituent une part importante des coûts de revient d'un produit ou d'un service.
Ces deux statistiques sont publiées ensemble car si les augmentations des salaires peuvent provoquer une hausse de l'inflation, l'accroissement de la productivité peut permettre aux entreprises de les financer sans relever leurs prix.