Les marchés européens étaient sévèrement attaqués en milieu de journée, sur fond de craintes concernant la santé financière de plusieurs pays européens. A Paris, seules quatre valeurs échappent à la baisse sur le marché SRD. Les investisseurs attendent avec anxiété l'ouverture de Wall Street, qui sera accompagnée des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis pour le mois de janvier. A la mi-séance, le CAC 40 chutait de 2,63% à 3 592,15 points à un plus bas de trois mois et l'Eurotop 100 perdait 2,23% à 2 062,07 points.
British Airways recule de 1,33% à 208,50 pence dans un marché morose. Dans le même temps, l'indice DJStoxx européen du loisir et des tourismes se replie de 2,32%. Les investisseurs ont accueilli avec enthousiasme la publication des résultats trimestriels de la compagnie aérienne, qui font ressortir un bénéfice opérationnel inattendu. Toutefois, en dépit de cette amélioration au troisième trimestre, le transporteur britannique s'attend toujours à enregistrer des pertes sur l'ensemble de son exercice 2009.
Bureau Veritas (+ 0,13% à 34,84 euros) échappe à la baisse boursière qui entraîne la quasi-totalité des valeurs du marché SRD dans le rouge. Le spécialiste de la certification a réservé une bonne surprise lors de la publication de ses ventes 2009 en annonçant une marge opérationnelle ajustée estimée de 16,4%, supérieure au consensus de 15,6%. Les analystes attribuent cette bonne performance à des réductions de coûts et à des gains de productivité. Bureau Veritas a ainsi réussi à effacer la déception d'un chiffre d'affaires 2009 inférieur aux attentes.
Nexity recule de 4,53% à 25,13 euros après la publication d'un chiffre d'affaires de 2,838 milliards d'euros au titre de son exercice 2009, en hausse de 6% par rapport à 2008. Le groupe explique ce résultat par la progression de l'activité du logement, portée par la reprise de l'activité commerciale et un niveau exceptionnel de signatures d'actes en fin d'année, ainsi que par la croissance attendue de l'activité tertiaire, compte tenu du niveau de backlog atteint fin 2008.
Les chiffres macroéconomiques
Le déficit commercial français s'est nettement réduit à 43,03 milliards d'euros en 2009 après 55,4 milliards d'euros en 2008. Ce recul résulte principalement de la baisse de la facture énergétique. Le déficit commercial a atteint 4,266 milliards d'euros en décembre, après 4,966 milliards d'euros en novembre. Les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un déficit de 4,60 milliards d'euros.
Les chiffres du marché de l'emploi (taux de chômage et évolution de l'emploi) pour le mois de janvier aux Etats-Unis seront dévoilés à 14h30.
A la mi-séance, l'euro cote 1,3691 face au dollar américain.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
BCE (Banque Centrale Européenne) : La Banque centrale européenne (BCE) se veut avant tout la gardienne de la stabilité des prix à moyen terme dans la zone euro (Belgique, Allemagne, Espagne, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Portugal, Finlande, Grèce), afin de protéger le pouvoir d'achat et de contribuer à l'instauration d'un ENVIRONNEMENT économique favorable. La BCE et les banques centrales nationales des 12 pays de la zone euro constituent ce qu'on appelle l'Eurosystème. Les banques centrales des trois Etats de l'Union européenne n'ayant pas encore adopté l'euro (Danemark, Suède et Royaume-Uni) ne participent pas au processus de décision concernant la politique monétaire unique.
Organe de décision suprême de la BCE, le conseil des gouverneurs (composé des six membres du directoire de la BCE et des douze gouverneurs des banques centrales nationales de la zone euro) est habilité à fixer les taux d'intérêt auxquels les banques commerciales et autres établissements de crédit peuvent obtenir de la monnaie (c'est-à-dire de la liquidité). Ces établissements jouent le rôle de canal de transmission de la politique monétaire vers l'ensemble des agents économiques. Ainsi, le conseil des gouverneurs pilote indirectement les taux d'intérêt pratiqués dans l'ensemble de l'économie de la zone euro, notamment les taux des prêts accordés par les banques commerciales aux ménages et aux entreprises et les taux de rémunération des dépôts des épargnants.
Taux directeur : Il s'agit du taux d'intérêt principal de chacune des banques centrales dans le cadre des prêts aux institutions financières commerciales. Le pilotage de ces taux est un instrument de politique monétaire, qui permet d'agir sur la vie économique d'un pays. Ainsi, lorsque celui-ci veut aider sa monnaie ou lutter contre l'inflation, il lui faut relever légèrement ses taux directeurs, tout en veillant à ne pas trop peser sur la croissance.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.