Les marchés européens ont fini en hausse après avoir enregistré un début de séance dans le rouge. Alors que les incertitudes restent fortes quant au caractère durable de la reprise économique, les investisseurs ont été rassurés par l'accélération de la croissance dans l'industrie des deux côtés de l'Atlantique. A Paris, Vivendi a été pénalisé car il pourrait avoir à verser de lourdes indemnités dans le cadre son procès aux Etats-Unis. L'indice CAC 40 a clôturé en hausse de 0,60% à 3762,01 points. Le FTSE Eurotop 100 a gagné 0,55% à 2160,83 points.
A Dublin, Ryanair a avancé de 7,08% à 3,5850 euros après avoir fortement diminué ses pertes trimestrielles. Le marché réagit également à la décision du groupe de relever ses objectifs. Le transporteur low-cost a publié une perte de 10,9 millions d'euros au titre du troisième trimestre, achevé le 31 décembre. Ce chiffre se compare à une perte nette de 118,8 millions d'euros au troisième trimestre de l'année précédente.
A Paris, Vivendi (- 2,41% à 18,395 euros) a affiché la plus forte baisse de l'indice CAC 40 après avoir été reconnu coupable de communication trompeuse entre 2000 et 2002 par un jury new-yorkais. Vivendi conteste ce verdict et a décidé de faire appel. Les marchés ayant horreur de l'incertitude, l'action du groupe est pénalisée par celle entourant le montant des indemnités qu'il pourrait avoir à verser au terme d'une procédure juridique s'annonçant encore longue. Paradoxe de ce jugement, l'ancien PDG Jean-Marie Messier et l'ex-directeur financier Guillaume Hannezo ont eux été relaxés.
Ipsen gagné 2,57% à 39,90 euros. Le champion français de la toxine botulique ne semble pas menacé, contrairement à certains géants pharmaceutiques, par le vieillissement de son pipeline. En 2009, les ventes de ses produits de spécialité, la principale activité du groupe, ont bondi de 13,9% à taux de change constant, soutenues par les succès du Somatuline, contre les tumeurs neuroendocriniennes et du Dysport, un concurrent du célèbre Botox. Dans un ENVIRONNEMENT économique médiocre, Ipsen peut se flatter d'avoir atteint tous ses objectifs, notamment sur le lucratif marché américain.
Les chiffres macroéconomiques
Le rythme d'activité dans le secteur manufacturier de la zone euro en janvier s'est avéré plus élevé qu'en première estimation, selon le bureau d'études Markit. En effet, l'indice des directeurs d'achat dans ce secteur s'est élevé à 52,4 le mois dernier, à comparer avec 52 en première estimation et 51,6 en décembre. Cet indice a ainsi atteint un plus de deux ans.
Aux Etats-Unis, les dépenses de consommation ont augmenté de 0,2% en décembre selon les chiffres publiés par le département du Commerce. Les analystes, quant à eux, tablaient sur un chiffre de + 0,3%. En novembre, la consommation avait progressé de 0,7% (chiffre révisé de 0,5%).
Les ménages américains ont vu leurs revenus progresser de 0,4% au mois de décembre, là où les analystes tablaient sur une hausse de 0,3%. En novembre, ces revenus avaient connu une hausse de 0,5% (chiffre révisé de 0,4%).
Les dépenses de construction ont chuté de 1,2% aux Etats-Unis au mois de décembre, là où les analystes attendaient un recul de 0,5%. La baisse du mois de novembre a quant à elle été révisée à - 1,2% contre - 0,6% annoncé initialement.
La croissance de l'activité du secteur manufacturier s'est accélérée davantage que prévu au mois de janvier : l'indice d'activité des directeurs d'achat de l'Institute for Supply Management est ressorti à 58,4 contre 54,9 le mois précédent. Les économistes attendaient un chiffre de 55,5 en moyenne.
A la clôture, l'euro cote 1,3910 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.