600 000 selon le gouvernement, 635 000 selon le WWF, deux millions en Europe selon la Commission. Des chiffres un tantinet trop optimistes au regard de la concrétisation des engagements du Grenelle. Il n’y aura donc que très peu de nouveaux emplois verts. Au contraire, de nombreuses filières seront appelées à verdir leurs pratiques et leurs métiers.
Pour la secrétaire d’Etat au Développement durable, Valérie Létard, il s’agit de faire de la protection de l’environnement « un vecteur d’emplois » et non plus l’opposer aux enjeux économiques. La croissance verte suppose désormais que les deux notions soient liées. C’est dans cette optique que Valérie Létard avait commandé à l’automne dernier aux onze comités représentant les onze secteurs créateurs d’emplois d’identifier les constats, les freins et leurs besoins essentiels. Le secteur de l’automobile a ainsi pu évaluer que les mutations technologiques liées au développement des véhicules hybrides et électriques l’engagerait davantage vers des reconversions d’emplois que vers des créations pures et simples.
Verdir la formation… pour verdir l’emploi
Les filières qui ont pu évaluer le nombre de maintien et de création d’emplois confondus d’ici 2020 portent le total à au moins 600 000 emplois. Le secteur des Transports l’estime à 100 000, l’assainissement et les déchets à 40 000, les carburants et la chimie verte à 400 000, la construction électrique à 225 000, la biodiversité et les métiers de l’écologie à 40 000, les énergies renouvelables à 200 000. Les autres filières (le bâtiment, le tourisme, la mer, l’agriculture et l’automobile) n’ont pu évaluer avec certitude le nombre d’emplois. Pour le bâtiment, toutefois, les estimations sont positives étant donné les perspectives insufflées par les travaux d’économie d’énergie. Reste encore aux services de l’Etat à montrer l’exemple en amorçant une rénovation de leurs bâtiments.
Si les chiffres ne sont encore que spéculations, les besoins en formation sont unanimes. De nouveaux diplômes verront d’ailleurs le jour dès la rentrée prochaine, parmi lesquels un bac pro spécialisé en énergies renouvelables et un autre dans la gestion de l’eau et des déchets. De même, le développement durable sera inscrit dans les formations agricoles. Les fonds alloués à la formation et à l’adaptation et tirés du grand emprunt seront de l’ordre de 355 millions d’euros dont 55 millions pour le secteur du bâtiment.