La Bourse de Paris évoluait en nette baisse mercredi en milieu de matinée (-1,37%), toujours affectée par les propositions d'Obama sur les banques, les incertitudes sur la reconduction de Ben Bernanke à la tête de la Fed et un possible resserrement du crédit en Chine.
A 10H45 (09H45 GMT), le CAC 40 cédait 52,11 points à 3.754,93 points. Il est descendu jusqu'à 3.741 points, soit une baisse de 1,73%. La veille, il s'était redressé de 0,67% à 3.807,04, après quatre séances consécutives de baisse.
"Les résultats 2009 des entreprises américaines, meilleurs que prévu, sont totalement ignorés par les marchés qui se focalisent sur trois points: Obama et son projet bancaire, la réélection de Ben Bernanke à la tête de la Fed et l'organisation du ralentissement économique en Chine par les autorités de Pékin", a déclaré Xavier de Villepion, gestionnaire de fonds chez Global Equities.
Cette baisse de l'ensemble de la cote se déroule "sur fond d'inquiétudes sur les banques, les investisseurs craignant que l'on réduise leur taille ou qu'on leur interdise d'avoir des activités sur leurs fonds propres", a renchéri Alice Lhabouz, gérante chez Turgot Asset Management.
Le président américain Barack Obama a annoncé jeudi dernier des mesures pour limiter la taille et le domaine d'activité des institutions financières américaines afin d'encadrer la prise de risques et les excès de ce secteur.
S'il est entériné, ce plan forcerait les banques à choisir la nature de leur activité, les empêchant entre autres d'utiliser les liquidités de leurs clients pour acheter certains instruments financiers, notamment ceux liés au marché immobilier.
Le marché s'inquiète également de la possible non reconduction de Ben Bernanke à la tête de la Réserve fédérale américaine, pour un deuxième mandat.
Le Sénat des Etats-Unis se prononcera jeudi sur cette question.
Des incertitudes pèsent depuis plusieurs jours sur l'avenir professionnel du patron de la banque centrale américaine, dont le premier mandat expire le 31 janvier. Deux influents sénateurs démocrates, Barbara Boxer et Russell Feingold, ont annoncé vendredi qu'ils voteraient contre. M. Bernanke doit obtenir 60 voix sur 100 au Sénat.
La Fed publiera mercredi soir son communiqué, à l'issue de la réunion de son comité de politique monétaire. Elle devrait consacrer le maintien de la politique très basse de ses taux directeurs, selon les analystes. Mais la Fed pourrait décider de retirer une partie des liquidités allouées au marché, note Valérie Pagnol, du CM-CIC.
Toutes les valeurs du CAC 40 étaient dans le rouge. Les valeurs bancaires et celles dépendant le plus de la conjoncture et de l'optimisme des investisseurs étaient celles qui souffraient le plus.
Lafarge perdait 2,71% à 55 euros, ArcelorMittal 2,48% à 28,86 euros et Saint Gobain 2,23% à 34,25 euros.
Chez les banques, Crédit Agricole cédait 1,60% à 11,68 euros, BNP Paribas 1,78% à 51,76 euros et Société Générale 1,24% à 42,98 euros.