Les marchés actions américains devraient entamer proche de l'équilibre, tiraillés entre l'optimisme suscité par les résultats bien supérieurs aux attentes de l'emblématique Goldman Sachs et la déception causée par la hausse inattendue des inscriptions hebdomadaires au chômage. Ces informations contradictoires soulignent la dichotomie de l'économie américaine. Alors que la sphère financière, responsable de la crise, semble rétablie, la sphère réelle reste elle très affaiblie. A 14h50, les futures sur S&P500 et Nasdaq 100 cèdent respectivement 0,04% à 1133,50 points et 0,03% à 1868,50 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a terminé la séance en repli après la publication des résultats de plusieurs des plus grandes banques des Etats-Unis. La décision de Pékin de demander à plusieurs grands établissements bancaires chinois de réduire leurs prêts pour le reste du mois de janvier risque de peser sur la reprise économique, craignent les investisseurs. IBM a été le grand perdant de la séance après des prévisions jugées trop prudentes par le marché, malgré des résultats supérieurs aux attentes. Mercredi, le Dow Jones a cédé 1,14% à 10 603,15 points et le S&P a perdu 1,06% à 1 138,04 points.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont progressé lors de la semaine du 16 janvier. Le département du Travail a enregistré 482 000 inscriptions, contre 446 000 la semaine précédente (chiffre révisé de 444 000). Les économistes attendaient en moyenne 440 000 inscriptions.
L'indice de la Fed de Philadelphie pour le mois de janvier et l'indice des indicateurs avancés pour le mois de décembre seront publié à 16 heures. les statistiques pétrolières hebdomadaires seront dévoilées à 16h30.
Les valeurs à suivre
CONTINENTAL AIRLINES
Continental Airlines a surpris les analystes en publiant un bénéfice au quatrième trimestre 2009. La compagnie aérienne a bénéficié de la hausse du trafic et la baisse des dépenses de fioul. Hors éléments exceptionnels, Continental a réalisé un bénéfice net de 4 millions de dollars, ou 3 cents par action. Les analystes tablaient sur une perte de 7 cents par action. La compagnie a dépensé 388 millions de dollars de fioul de moins qu'il y a un an tandis que le trafic a grimpé de 3,5%. Mais le chiffre d'affaires a reculé de 3,3% à 3,18 milliards de dollars.
EBAY
EBay a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes au quatrième trimestre grâce notamment à la performance de son activité de paiement en ligne Paypal. Le numéro un mondial des enchères en ligne a vu son bénéfice net bondir de 269% à 1,355 milliard de dollars, soit 1,02 dollar par action. Hors éléments exceptionnels, en particulier la plus-value liée à la cession de Skype, le bénéfice par action est ressorti à 44 cents, soit 4 cent de mieux que le consensus Thomson Reuters.
GOLDMAN SACHS
Goldman Sachs a publié ses comptes annuels. En 2009, le bénéfice par action de la banque américaine ressort à 22,13 dollars. Au quatrième trimestre, le BPA s'établit à 8,20 dollars. Les analystes interrogés par Thomson-Reuters tablaient en moyenne sur un BPA de 5,20 dollars au quatrième trimestre. Goldman Sachs a dégagé au quatrième trimestre un produit net bancaire (PNB) de 9,62 milliards de dollars. Le rendement des fonds propres (ROE) annualisé ressort à 31,7% pour les trois derniers mois de 2009. Le groupe a versé 16,19 milliards de dollars de rémunérations et avantages en 2009.
ORACLE
La Commission européenne a autorisé le projet de rachat du vendeur de matériel informatique et éditeur de logiciels américain Sun Microsystems par Oracle, société américaine de logiciels. Au terme d'un examen approfondi lancé en septembre 2009, Bruxelles est parvenu à la conclusion que l'opération n'entraverait pas de manière significative le jeu d'une concurrence effective dans l'Espace économique européen ou une partie substantielle de celui-ci.
STARBUCKS
Au premier trimestre, Starbucks a enregistré un bénéfice net de 241,5 millions de dollars ou 32 cents par action, contre 64,3 millions de dollars ou 9 cents par action un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le BPA de la chaîne basée à Seattle est ressorti à 33 cents, alors que les analystes attendaient 28 cents. Le groupe américain a relevé ses prévisions pour 2010, prévoyant un bénéfice par action compris entre 1,05 et 1,08 dollar, hors trois cents de charge de restructuration. Le consensus Thomson Reuters anticipe un BPA annuel de 1,02 dollar.
XEROX
Xerox a présenté des résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Au quatrième trimestre, le fabricant de photocopieurs a enregistré un bénéfice net de 180 millions de dollars, soit 20 cents par action, contre seulement 1 millions de dollars un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 25 cents par action, soit 3 cents de mieux que le consensus Thomson Reuters. Le chiffre d'affaires s'est élevé à 4,2 milliards de dollars, en recul de 3% malgré un impact positif des changes de 4 points. La prévision moyenne des analystes était de 3,93 milliards de dollars.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires.
Indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
Mises en chantier : cette donnée communiquée sur une base annualisée donne le nombre de logements mis en chantier chaque mois. Les mises en chantier sont considérées comme un bon indicateur de l'évolution du marché immobilier. Le nombre mensuel de permis de construire est publié en même temps.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.