La Bourse de Paris a vécu une séance volatile jeudi, décrochant une heure avant la clôture, pour terminer sous les 3.900 points (-1,70%), méfiante après des statistiques macroéconomiques mitigées et inquiète du discours du président Obama sur les banques.
Tiré à la baisse par les valeurs financières, le CAC 40 a clôturé sur un recul significatif de 66,79 points pour s'inscrire à 3.862,16 points. Il s'agit de la deuxième séance consécutive de baisse marquée du marché parisien.
L'indice vedette a ainsi effacé totalement ses gains engrangés en fin d'année dernière et au tout début 2010. Quelque 4 milliards d'euros ont été échangés sur le marché du CAC 40.
Les autres grandes places européennes ont également reculé: le Footsie à Londres a perdu 1,58% et le Dax à Francfort s'est replié de 1,79%. L'Eurostoxx 50 a teminé en recul de 1,75% à 2.863,75 points.
Les valeurs financières étaient particulièrement sous pression dans le sillage de leurs consoeurs américaines. Les investisseurs sont inquiets des conséquences du discours de Barack Obama sur les institutions financières.
Après la clôture des marchés européens le président américain a annoncé des mesures pour limiter la taille et le domaine d'activité des institutions financières américaines afin d'encadrer la prise de risques et les excès de ce secteur, une annonce qui a immédiatement fait plonger la Bourse de New York.
La Société Générale a eu le triste privilège de s'inscrire en tête des valeurs baissières du CAC 40 cédant 4,74% à 44,77 euros, suivie de peu par le Crédit Agricole -3,57% à 12,16 euros et par BNP Paribas -2,62% à 53,57 euros.
"C'est un marché impulsif qui vend les titres sur le fait accompli", a indiqué Xavier de Villepion, gérant de portefeuilles chez Global Equities, alors que les résultats des grands groupes étaient largement anticipés par le marché.
"Les investisseurs se méfient de 2010 et certes si les résultats en 2009 étaient corrects ils sont maintenant focalisés sur l'année en cours et manquent de confiance", a ajouté M. de Villepion.
A cet égard les derniers chiffres macroéconomiques n'apportent guère de réconfort. L'indice composite des indicateurs économiques américains a progressé en décembre plus que prévu mais l'activité manufacturière dans la région de Philadelphie a vu sa progression ralentir plus qu'attendu en janvier.
En Europe la situation n'est guère plus enviable avec un indice composite des directeurs d'achats (PMI) publié jeudi, en repli pour la première fois depuis près d'un an ce qui signale un ralentissement de l'activité
Enfin sur le front de l'emploi aux Etats-Unis, le ciel s'est assombri, avec le bond de 8% des nouvelles inscriptions au chômage au cours de la semaine du 16 janvier, qui remontent ainsi à leur plus haut niveau depuis mi-novembre.
Les valeurs automobiles et les minières, qui avaient fortement progressé en 2009, étaient en forte baisse jeudi: Eramet a perdu 3,02% à 227,7 euros, ArcelorMittal 3,75% à 30,2 euros, Renault 2,22% à 36,1 euros. Peugeot a réussi à limiter ses pertes grâce à un relèvement de sa recommandation par JPMorgan -1,38% à 25 euros.
Peu de valeurs ont réussi à tirer leur épingle du jeu: Veolia Environnement a modestement gagné 0,12% à 25,07 euros, Air France-KLM 0,69% à 12,39 euros.