La Bourse de New York était en nette baisse jeudi à la mi-journée, sapée par la chute des titres des grands noms du secteur bancaire face à la volonté de régulation de la Maison Blanche: le Dow Jones perdait 1,90% et le Nasdaq 1,14%.
Vers 17H25 GMT, le Dow Jones Industrial Average cédait 201,55 points à 10.401,60 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 26,11 points à 2.265,14 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 reculait de son côté de 1,67% (-19,03 points) à 1.119,01 points.
Le marché était sapé par la chute des valeurs bancaires. Au sein du Dow Jones, Bank of America (-5,02% à 15,66 dollars) et JPMorgan Chase (-5,05% à 41,21 dollars) menaient le mouvement.
"Il y a un peu de prudence sur le marché après la belle hausse qu'on a eue depuis les plus bas de décembre. Et en plus le gouvernement parle de restrictions...", a indiqué Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
Le président américain Barack Obama a annoncé jeudi de nouvelles mesures pour limiter la taille et le domaine d'activité des institutions financières américaines afin d'encadrer la prise de risques et les excès de ce secteur, rappelant sa responsabilité dans l'éclatement de la crise économique récente.
Les banques d'affaires Goldman Sachs (-4,26% 160,65 dollars) et Morgan Stanley (-4,80% à 29,16 dollars) suivaient le mouvement, les résultats de la première, pourtant meilleurs que prévu, s'en trouvant éclipsés. Citigroup reculait de 4,33% à 3,31 dollars et Wells Fargo de 0,93% à 27,56 dollars.
En revanche certaines banques régionales étaient en hausse, à l'image de BB&T (+4,49% à 29,78 dollars), Key Corp (+8,62% à 7,56 dollars) et Regions Financial (+6,98% à 7,20 dollars)
"C'est politique", a observé Peter Cardillo, d'Avalon Partners, soulignant que le marché s'interrogeait sur les conséquences pour l'activité future. "Le fait est que des restrictions trop fortes pourraient pousser nombre de ces banques à ne pas embaucher, un nouvel obstacle dans l'amélioration du marché de l'emploi".
Autre secteur en difficulté jeudi, les valeurs liées à l'énergie et aux métaux. Le producteur d'aluminium Alcoa abandonnait 4,93% à 14,48 dollars, le constructeur d'engins de chantier Caterpillar 4,61% à 57,00 dollars.
Les investisseurs surveillaient de près l'attitude des autorités monétaires chinoises, après l'annonce d'une croissance annuelle de 8,7% en Chine en 2009, alimentant les craintes d'un resserrement des cordons de la bourse pour éviter une surchauffre de l'économie, rapportaient unanimement les analystes.
Ces inquiétudes avaient déjà poussé Wall Street en baisse mercredi. Le Dow Jones avait alors perdu 1,14%, le Nasdaq 1,26% et le S&P 500 1,06%.
Le marché était en plus confronté à des indicateurs mitigés jeudi.
L'emploi a réservé une mauvaise surprise avec un bond inattendu des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis la semaine passée, et l'activité manufacturière dans la région de Philadelphie (est des Etats-Unis) a a ralenti plus fortement que prévu en janvier.
La baisse du marché n'avait pas d'impact sur le bond du titre eBay (+8,56% à 24,10 dollars), le groupe internet de distribution étant récompensé pour son bénéfice net trimestriel presque quadruplé grâce à la cession du contrôle de Skype.
Le marché obligataire profitait de la prudence des investisseurs. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans descendait à 3,617% contre 3,659% mercredi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,512% contre 4,543% la veille.