La Bourse de Paris a accentué ses pertes en fin de séance mercredi, cédant 2,01% pour passer nettement sous la barre des 4.000 points, dans un marché fragile et inquiet de la décision des Chinois de limiter les crédits bancaires.
A la clôture, l'indice CAC 40 a cédé 80,72 points pour s'inscrire à 3.928,95 points, soit son plus bas niveau depuis le début de l'année. Près de 3,8 milliards d'euros de transactions ont été échangés sur le CAC 40.
Les autres grandes places financières européennes ont également terminé sur des replis significatifs: le Dax à Francfort a perdu 2,09% à 5.851,53 points et le Footsie à Londres a cedé 1,67% à 5.420,8 points. L'eurostoxx 50 s'est replié de 2,35% à 2.914,60 points.
Hormis la Chine qui a inquiété ponctuellement les marchés avec sa décision de limiter les crédits, "il n'y a aucune véritable raison pour expliquer cette baisse significative si ce n'est que le marché est fragile, a besoin de souffler après sa forte hausse de fin et début d'année" a expliqué Frédéric Rozier, gérant de portefeuilles chez Meeschaert Gestion privée.
Le repli important n'est pas consécutif à des mauvaises nouvelles. Ainsi les résultats des banques américaines étaient plus ou moins conformes aux attentes: Wells Fargo a devancé les attentes des analystes avec un bénéfice net de 2,82 milliards de dollars au quatrième trimestre, celui de Morgan Stanley s'est révélé inférieur aux attentes à 376 millions de dollars et la première banque américaine, Bank of America, a enregistré une perte plus importante que prévu au quatrième trimestre à 5,196 milliards de dollars .
Les statistiques publiées dans la construction outre-atlantique se sont révélées mitigées: d'un côté les permis de construire des logements ont bondi de manière inattendue en décembre, gagnant 10,9% par rapport à novembre, mais d'autre part les mises en chantiers connaissaient une baisse surprise de 4,0%.
Selon M. Rozier, le marché est en train de corriger techniquement et les gérants de fonds qui étaient positionnés à l'achat ont besoin d'alléger leurs portefeuilles et de procéder à des prises de bénéfices.
Les valeurs bancaires ont terminé en recul, affectées par les inquiétudes renouvelées sur la dette grecque et par les décisions des Chinois de limiter les crédits bancaires: BNP Paribas a perdu 2,76% à 55,01 euros, la Société Générale -2,33% à 47 euros. Crédit Agricole -1,47% 12,61 euros.
Le secteur automobile a terminé également en nette perte de vitesse avec Renault qui a fléchi de 3,85% à 36,92 euros, Valeo (équipementier) -4,21% à 24,79 euros, Peugeot -1,76% à 25,35 euros.
En baisse également Alstom -4,21% à 24,79 euros toujours pénalisé par la faiblesse des commandes.
Seb s'est envolé de 8,33% à 48,2 euros après avoir publié des résultats meilleurs que prévu. EDF, valeur nettement sous-valorisée, a clôturé en hausse de 1,58% à 42,04 euros. Les valeurs sensibles à la hausse du dollar ont également progressé comme STMicroelectronics (+0,92% à 6,22 euros), Dassault (+0,44% à 42,23 euros).