Les indices actions européens ont nettement reculé, pénalisés par une série d'informations négatives : l'injonction faite par la banque centrale chinoise aux banques de limiter les crédits, les indicateurs économiques décevants et les résultats trimestriels inférieurs aux attentes de Bank of America et Morgan Stanley. Soutenu par la contraction de la politique monétaire chinoise, le dollar s'est fortement apprécié face à l'euro, lui-même pénalisé par les craintes suscitées par la conjoncture européenne et la Grèce. Le CAC 40 a cédé 2,01% à 3928,95 pts. L'Eurotop100 a cédé 1,64% à 2239,64 pts.
ASML (+3,29% à 23,42 euros) a affiché la plus forte progression de l'indice Néerlandais AEX. L'équipementier pour l'industrie des semi-conducteurs a dévoilé des prises de commandes supérieures aux attentes au quatrième trimestre. Ce chiffre est particulièrement suivi par la communauté financière car il s'agit d'un indicateur des performances futures de la société. Cette dernière a d'ailleurs souligné que la progression des commandes confirme qu'elle connaîtrait un premier semestre vigoureux.
A la Bourse de Paris, Accor a gagné 0,08% à 37,22 euros après la publication d'un chiffre d'affaires globalement conforme aux attentes sur l'exercice 2009. La direction a par ailleurs confirmé ses objectifs de résultat avant impôt, tout en prenant en compte l'impact de la dévaluation de la monnaie vénézuélienne. Cette publication n'a pas ému les brokers, qui ont laissé inchangées leurs recommandations sur le titre. La plupart des analystes attendent le 24 février, date de la publication des résultats annuels.
A contrario, Renault (-3,85% à 36,92 euros) a signé la deuxième plus mauvaise performance du CAC 40 derrière Alstom, pénalisé par un broker. UBS a abaissé sa recommandation sur le constructeur automobile français de Neutre à Vendre, avec un objectif de cours réduit de 37 à 36 euros. Le bureau d'études redoute que le groupe n'arrive pas à générer suffisamment de cash en raison de la faible croissance de ses revenus.
Les chiffres macroéconomiques
Les permis de construire ont connu une progression de 10,9% au mois de décembre aux Etats-Unis à 653 000. Cette statistique est au plus haut depuis le mois d'octobre 2008. Les analystes attendaient un chiffre plus modeste de 590 000. Les mises en chantier ont en revanche enregistré une baisse de 4% au mois de décembre à 557 000, là où le marché tablait sur un chiffre de 580 000.
Les prix à la production ont progressé de 0,2% au mois de décembre aux Etats-Unis, alors que les analystes attendaient un chiffre stable. Sur un an, ils ont progressé de 4,4% là où le marché tablait sur une hausse de 4,5%.
A 17h30, l'euro cote 1,4180 dollar après avoir atteint 1,4094, son niveau le plus bas depuis cinq mois face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
balance courante : En comptabilité nationale, la balance courante résulte de l'épargne du secteur privé moins les investissements du secteur privé + l'excédent budgétaire (recettes fiscales moins dépenses).
Les déficits de la balance courante qui reflètent d'importants investissements dans le secteur privé pour un niveau donné d'épargne ont tendance à être acceptés par les marchés. Lorsque ces déficits sont accompagnés de déficits budgétaires importants, ils sont perçus beaucoup plus négativement.
inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
indice zew : L'indice ZEW, qui porte le nom du centre allemand pour la recherche sur l'économie européenne, mesure les anticipations des analystes et des investisseurs institutionnels quant à l'évolution de l'économie allemande. C'est un indicateur avancé de la confiance des investisseurs européens.