Les marchés américains ont fini en nette baisse en raison de l'accumulation de mauvaises nouvelles. Les investisseurs ont d'abord été déçus par le produit net bancaire et le niveau des provisions pour pertes sur les crédits à la consommation de JPMorgan. C'est ensuite la confiance des consommateurs qui n'a pas été à la hauteur de leurs espérances. Même les bons résultats d'Intel n'ont pas permis aux valeurs technologiques de tirer leur épingle du jeu. L'indice Dow Jones a clôturé en baisse de 0,94% à 10609,65 points Le nasdaq composite a perdu 1,24% à 2287,99 points.
JPMorgan a enregistré l'une des plus fortes baisses du Dow Jones, avec un recul de 2,26% à 43,68 dollars. La deuxième banque américaine, qui a publié ses résultats avant l'ouverture des marchés, a déçu les investisseurs. Pourtant, le résultat net dévoilé par l'établissement s'est révélé non seulement largement supérieur à celui dégagé en 2008, mais également meilleur que prévu par les analystes. En revanche, le produit net bancaire est ressorti inférieur aux attentes, décevant le marché. Les investisseurs regrettent aussi les provisions pour pertes sur crédit plus élevées que prévu.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice de confiance du consommateur de l'université du Michigan s'est élevé à 72,8 en janvier, en légère hausse par rapport à décembre, 72,5. Le consensus était cependant plus optimiste : 74.
Les prix à la consommation aux Etats-Unis ont augmenté de 0,1% en décembre, à comparer avec un consensus de +0,2%. Hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation, ils ont augmenté de 0,1%, ce qui est également conforme au consensus.
L'indice manufacturier de la Fed de New York est ressorti à 15,92 au mois de janvier, alors que les analystes attendaient un chiffre de 12. Au mois de décembre, il s'était élevé à 4,50, chiffre révisé de 2,55.
La production industrielle a progressé de 0,6% au mois de décembre aux Etats-Unis, en ligne avec les attentes. Le taux d'utilisation des capacités de production est ressorti à 72% là où le marché tablait sur un chiffre de 71,8%.
Les valeurs à suivre
INTEL
Premier poids lourd du secteur technologique à dévoiler ses performances trimestrielles, Intel n'a pas fait les choses à moitié : sa rentabilité a atteint un niveau record et ses ventes ont largement dépassé les prévisions. Au quatrième trimestre, les ventes d'Intel ont progressé de 28% à 10,6 milliards de dollars, soit 400 millions de dollars de mieux que le consensus. Pour le trimestre en cours, elles devraient atteindre 9,7 milliards de dollars, à 400 millions de dollars près. Le consensus Thomson Reuters s'élève à 9,3 milliards de dollars. Le bénéfice net a, lui, progressé de 875% à 2,3 milliards de dollars, soit 40 cents par action. Hors règlement du litige avec AMD, la firme de Santa Clara affiche un bénéfice par action de 55 cents. La prévision moyenne des analystes s'élevait à 30 cents.
JPMORGAN
JPMorgan a publié un résultat net de 3,3 milliards de dollars au quatrième trimestre contre 702 millions l'année dernière sur la même période. Rapporté au nombre d'actions, le bénéfice net est donc ressorti à 74 cents contre 6 cents l'an passé. Le produit net bancaire est également en forte hausse, à 23,164 milliards de dollars contre 17,226 milliards sur les trois derniers mois de 2008. Sur la totalité de l'exercice 2009, la banque américaine a dégagé un bénéfice net de 11,728 milliards de dollars, soit 2,26 dollars par action.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index) : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois.
inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires.
indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.