Les prix à la consommation en France ont légèrement augmenté en décembre par rapport au mois précédent (+0,3%), une remontée qui devrait se poursuivre et progressivement rogner le pouvoir d'achat des ménages, selon des économistes.
Les prix sont en hausse de 0,9% sur un an, a précisé mercredi l'Institut national de la statistique (Insee).
En novembre, ils avaient progressé de 0,1% sur un mois et étaient en hausse de 0,4% par rapport à la même date de 2008. Auparavant, de mai à octobre, les prix à la consommation avaient baissé de façon continue.
Le taux d'inflation moyen sur l'ensemble de l'année 2009 s'établit ainsi à +0,1%, selon les calculs de plusieurs économistes.
L'Insee, qui ne publiera les chiffres de l'inflation en 2009 qu'au cours des prochaines semaines, tablait aussi sur un taux moyen de +0,1% dans ses dernières prévisions, après +2,8% en 2008.
L'augmentation des prix de décembre résulte en grande partie de la hausse saisonnière des prix des services (notamment dans le secteur du tourisme) (+0,5% sur un mois) et, dans une moindre mesure, de celle des produits manufacturés (+0,3%), les prix de l'énergie étant à nouveau en baisse (-0,4%).
Les prix des produits alimentaires ont, eux, diminué légèrement au mois de décembre: -0,1% (-0,3% sur un an).
Après l'augmentation des prix du tabac intervenue au cours du mois de novembre, ces prix s'affichent en hausse de 1,5% en décembre.
Pour Nicolas Bouzou, économiste chez Asterès, "les conséquences de cette évolution d'inflation ne sont pas neutres pour les ménages". Alors que leur pouvoir d'achat aura augmenté de 2,3% l'an dernier, selon ses calculs, soutenu notamment par la baisse des prix et la politique économique du gouvernement, "on ne retrouvera sans doute pas ce cocktail gagnant en 2010".
Dans ses dernières prévisions, l'Insee table sur une remontée de l'inflation à 1,5% en juin 2010 en rythme annuel, en raison de la remontée attendue des prix énergétiques.
"Il s'agit d'une très mauvaise nouvelle pour le pouvoir d'achat et donc pour la consommation des ménages", en conclut Alexander Law, économiste chez Xerfi. Selon lui, les dépenses privées pourraient en effet reculer "de 0,1% cette année sur fond de poursuite de la dégradation du marché de l'emploi et de maigres revalorisations salariales".