Voici des réactions d'économistes après l'annonce mercredi par l'Insee d'une légère progression de l'inflation en France en décembre, avec des prix à la consommation en hausse de 0,3% par rapport au mois précédent et de 0,9% sur un an:
- Nicolas Bouzou (Asterès):
"2009 aura été une année globalement favorable pour les ménages. En effet, les prix à la consommation (...) ont été stables après huit années de hausse assez nette (...) La demande s'est effondrée, entraînant dans sa chute les prix industriels et les cours des matières premières (...) D'après NOS calculs, le pouvoir d'achat aura crû l'année dernière de 2,3%. Pas d'inflation, des salaires indexés sur l'activité de 2008, un soutien de la politique économique: on comprend pourquoi la consommation a résisté. Problème: on ne retrouvera sans doute pas ce cocktail gagnant en 2010. Nous attendons un pouvoir d'achat en augmentation d'au maximum 1,4%."
- Julien Thomas (Natixis):
"Cette hausse de l'inflation peut être essentiellement attribuée à une augmentation saisonnière beaucoup plus prononcée des prix des services. Dans les prochains mois, dès lors que nous prévoyons une légère hausse des prix du pétrole, nous nous attendons à ce que l'inflation poursuive sa progression modérée."
- Alexander Law (Xerfi):
"Peu à peu, l'inflation retrouve de la vigueur dans l'Hexagone (...) Il s'agit d'une très mauvaise nouvelle pour le pouvoir d'achat et donc pour la consommation des ménages: nous estimons ainsi que les dépenses privées pourraient reculer de 0,1% cette année sur fond de poursuite de la dégradation du marché de l'emploi et de maigres revalorisations salariales (...) Sur l'ensemble de l'année, les prix des produits manufacturés ont reculé de 0,1% sous l'effet des innovations technologiques, de la vigueur de l'euro, de la concurrence internationale... et de l'atonie de la demande."
- Laurence Boone (Barclays Capital):
"L'an dernier, l'inflation a été très proche de 0% en raison de la baisse des prix énergétiques. Cette année, elle devrait être un peu plus élevée et des mesures comme des baisses d'impôt sur le revenu et les aides sociales mises en place dans le plan de relance ne devraient pas être renouvelées, ce qui pèsera sur le pouvoir d'achat des ménages."
- Frédérique Cerisier (BNP Paribas):
"Redevenue positive au mois de novembre, l'inflation a poursuivi son redressement fin 2009 (...) Comme dans les autres pays de la zone euro, ce mouvement a en grande partie reposé sur des effets de base sur les prix de l'énergie."