Pourquoi faut-il encore construire des barrages hydroélectriques pharaoniques quand on sait que leur impact social et environnemental est loin d’être anodin, s’interroge le World Watch Institute. Attirant l’attention sur le lobbying forcené des constructeurs, coupables selon eux de « greenwashing », les deux auteurs du rapport « Greenwashing Hydropower » entendent tirer la sonnette d’alarme. Poussée par l’afflux de capital, la mode des grands ouvrages hydrauliques est de retour dans les pays en développement.
World Watch étudie le cas de la Chine, du bassin amazonien et de pays d’Afrique. « Sur certains des derniers grands cours d’eau naturels, comme l’Amazone, le Mékong, le Congo, et les rivières de Patagonie, les gouvernements poussent à la construction de barrages monumentaux sous couvert de faire de faire de l’énergie propre." Et de rappeler le coût social, environnemental et économique : perte de pêcheries et du potentiel touristique, zones agricoles et forestières inondées, etc. Selon la Commission mondiale des barrages, la plupart des projets n’ont pas donné lieu à des compensations ad hoc de la population, et n’ont pas réellement réussi à atténuer leur impact environnemental (biodiversité menacée, sédimentation).