La Bourse de New York restait en nette baisse jeudi à la mi-journée, pénalisée par un dollar en forte hausse et la mauvaise opération de Citigroup pour la vente de nouvelles actions: le Dow Jones perdait 0,97% et le Nasdaq 1,04%.
Vers 17H05 GMT, le Dow Jones Industrial Average cédait 101,50 points à 10.339,62 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 22,95 points à 2.183,96 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 reculait de 0,93% (10,27 points) à 1.098,91 points.
Mercredi Wall Street avait fini à l'équilibre, à l'issue de la réunion de la banque centrale américaine, qui s'est achevée sans surprise mais a provoqué un rebond du dollar. Le Dow Jones avait abandonné 0,10%, mais le Nasdaq avait gagné 0,27% et le S&P 500 0,11%.
Le dollar se renforçait sur fond d'inquiétudes pour la dette de certains pays de l'Union européenne, la Grèce principalement, mais aussi l'Espagne ou le Portugal.
La Réserve fédérale s'est par ailleurs montrée un peu plus optimiste sur l'économie et a détaillé le calendrier de la fin des multiples programmes destinés à relancer l'économie, et qui doivent expirer au cours du premier semestre 2010.
Cette situation poussait les investisseurs à abandonner la stratégie qui consistait à emprunter un dollar peu cher pour acheter des actifs plus rémunérateurs, dont les actions, a expliqué Peter Cardillo, d'Avalon Partners.
"Une sortie rapprochée (des programmes de relance) pourrait être pénalisante, étant donné les problèmes qui se propagent, notamment les déficits publics", ont prévenu de leur côté les analystes de Charles Schwab, en allusion à la Grèce.
Les investisseurs se concentraient aussi sur la déception née de la vente à prix modeste de nouvelles actions Citigroup, qui doit permettre à la banque de rembourser les aides gouvernementales.
Le titre Citigroup chutait de 6,67% à 3,22 dollars. La banque a fixé un prix de vente à 3,15 dollars pour les actions ordinaires, levant au total 17 milliards de dollars. C'est 8,7% de moins que son cours à la clôture de mercredi et 20,2% de moins que son cours de vendredi dernier.
L'augmentation des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis, pour la deuxième semaine de suite, a également contribué au mouvement de baisse à l'ouverture, une tendance que la progression plus forte que prévu de l'indice composite des indicateurs économiques américains n'a pu enrayer.
Les valeurs financières étaient dans la ligne de mire des investisseurs. En plus des informations sur Citigroup, Bank of America (-0,85% à 15,15 dollars) a nommé un homme du sérail, Brian Moynihan, à sa tête pour succéder à Kenneth Lewis.
Les banques d'affaires Goldman Sachs (-2,05% à 161,61 dollars) et Morgan Stanley (-3,96% à 29,14 dollars) étaient sous pression après la révision à la baisse des prévisions de résultats par l'analyste respectée Meredith Whitney, ont rapporté plusieurs sources de marché.
Le producteur d'aluminium Alcoa (-2,15% à 14,58 dollars), le fabricant d'engins de chantier Caterpillar (-1,46% à 57,38 dollars) ou encore le groupe pétrolier Chevron (-1,31% à 76,87 dollars) pesaient sur le Dow Jones.
Le titre du groupe de messagerie FedEx baissait de 5,48% à 85,02 dollars, après des résultats en ligne avec les attentes mais des prévisions prudentes pour le trimestre en cours.
Le marché obligataire bondissait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 3,499% contre 3,596% mercredi soir et celui du bon à 30 ans à 4,440% à 4,533%.