Selon une source de marché, Société Générale a relevé son objectif de cours sur Technip de 44 à 50 euros tout en réitérant sa recommandation Conserver en raison de l'impact des nouveaux contrats sur la performance de l'action. Le broker a identifié trois thèmes censés concerner directement la société française de services pétroliers en 2010 : la construction dans l'onshore au Moyen-Orient, les unités flottantes de gaz naturel liquéfié (floating liquefied natural gas : FLNG) et l'Australie et enfin, le débat entre pipelines rigides et flexibles.
Au Moyen-Orient, le bureau d'études estime que Technip devrait empocher une portion significative (15%) des 30 milliards de dollars de contrats attribués en 2010. Toutefois, l'impact de ces contrats devrait être relativement limité sur l'action (environ 0,76 euro par action).
FLNG et Australie constituent également des importantes sources de croissance. Société Générale revient à cet égard sur avec la décision prise par Shell d'accorder à Technip (en consortium avec Samsung) des contrats pour la construction de 10 unités flottantes de GN au prix estimé de 10 milliards de dollars l'une (dont la moitié pour Technip). Ici encore, l'impact sur l'action devrait être limité (environ 0,34 euro par action et par FLNG), relativise le broker.
En ce qui concerne les pipelines flexibles, la perspective prudente du groupe pour 2010 ne l'inquiète pas trop. Certes, la nouvelle structure en Malaisie (opérationnelle fin 2010) risque de créer des surcapacités au niveau mondial mais elle reste, selon lui, un investissement stratégique dans la perspective des 130 milliards de dollars de nouveaux projets attendus en Australie entre maintenant et 2016.
Société Générale pense que Technip va très probablement remporter de nouveaux contrats en 2010. C'est une des raisons pour lesquelles la banque anticipe un chiffre d'affaires annuel de 6,7 milliards d'euros et un Ebit de 672 millions, dans le haut d'un consensus (6,6 milliards, 672 millions) qui lui semble toujours trop bas.
Le courtier pense néanmoins que l'intégration de ces nouveaux contrats ne devrait pas créer autant de valeur pour l'actionnaire que Saipem.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Suite à l'acquisition de Coflexip par Technip en 2001, le groupe Technip est devenu l'un des cinq leaders mondiaux de l'ingénierie, des technologies et des services pétroliers. Le groupe possède des bases opérationnelles sur les cinq continents ainsi qu'une flotte de navires d'installation et de construction sous-marine.
Les domaines d'intervention de Technip couvrent le développement de champs offshore et onshore, le traitement et la liquéfaction de gaz, le raffinage de pétrole, les pipelines à terre et la pétrochimie -qui représentent ses principales activités. Le Groupe est particulièrement bien placé dans le secteur de l'offshore profond, secteur dans lequel il utilise ses propres actifs industriels. Il développe également ses activités dans des secteurs non-pétroliers tels que les engrais, la chimie, les sciences de la vie, la génération électrique, ainsi que les industries manufacturières et autres industries.
Les points forts de la valeur
- Le carnet de commandes de Technip confère au groupe une bonne visibilité. Par ailleurs, Technip est très sélectif dans les contrats qu'il noue.
- Technip est très présent dans la région clé du Moyen-Orient, ce qui lui offre de nombreuses opportunités de contrat, en particulier dans les projets gaziers (GTL, GNL). Ses positions en Afrique de l'Ouest et au Moyen-Orient lui permettent de profiter de l'activité de ces régions
- Technip renforce ses capacités d'exécution opérationnelle de ses contrats.
- En 2006, Technip a plus que doublé son bénéfice net qui ressort à 200,1 millions d'euros, preuve de la dynamique dans laquelle s'est engagé le groupe.
Les points faibles de la valeur
- La hausse du prix de l'acier pénalise le groupe, dont la majeure partie des projets nécessite l'achat de tubes en acier.
- Dans l'Onshore, Technip doit faire face à la concurrence des groupes d'ingénierie de pays émergents, notamment des sociétés coréennes à qui la baisse du dollar est profitable. Toutefois, les perspectives 2007 sont positives pour le groupe dans le domaine.
- La branche dédiée à l'industrie est encore trop petite (avec un objectif de 10 à 15 % du chiffre d'affaires à HORIZON 2008) et pas suffisamment profitable.
- Les comptes de groupe sont sensibles à l'évolution du dollar.
Comment suivre la valeur
- Technip est sensible à l'évolution des dépenses d'investissements des compagnies pétrolières. Le secteur parapétrolier est très cyclique.
- Selon certains spécialistes, le nombre de forages pétroliers et gaziers réalisés dans le monde est un indicateur intéressant de mesure du niveau de la demande en services pétroliers. Il est publié chaque semaine par la société américaine Baker Hughes.
- Enfin, avec plus de 30 % de l'activité de Technip réalisée au Moyen-Orient, la conjoncture politique de la zone est donc déterminante.
- Les comptes de groupe sont sensibles à l'évolution du dollar.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
L'AIE (Agence internationale de l'énergie) a revu à la hausse ses prévisions de demande de pétrole pour cette année. Elle prévoit désormais un recul de 1,7% sur un an, à 84,8 millions de barils par jour (mbj). Jusqu'à présent elle tablait plutôt sur une diminution de 1,9%. Les estimations de l'AIE ont également été revues à la hausse pour 2010 : la demande devrait progresser de 1,6% sur un an, pour s'établir à 86,2 mbj. Les producteurs de pétrole s'inquiètent des conséquences sur leurs économies que pourrait avoir un accord sur le climat à Copenhague, en réduisant significativement la demande de pétrole. Ces inquiétudes ont été corroborées par les données de l'AIE, qui estime que le manque à gagner pour les producteurs lié à l'adoption de politiques davantage tournées vers l'ENVIRONNEMENT pourrait s'élever environ à 4.000 milliards de dollars d'ici 2030. Sans changement des politiques énergétiques, les revenus de l'opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) s'élèveraient à 28.000 milliards de dollars entre 2008 et 2030.