Les marchés américains ont terminé en léger repli après quatre séances consécutives de hausse. L'indice Dow Jones a été pénalisé par le repli des valeurs bancaires. Une baisse à laquelle Wells Fargo a échappé après avoir annoncé le remboursement des 25 milliards de dollars prêtés par l'Etat. Les statistiques économiques sont contrastées. La production industrielle a dépassé les attentes alors que l'indice manufacturier de la Fed de New-York a déçu. Vers 17h30, l'indice Dow Jones s'est effrité de 0,47% à 10452 points. Le Nasdaq Composite a reculé de 0,50% à 20201,05 points.
Wells Fargo a gagné 0,67% à 25,66 dollars, évoluant à contre tendance du secteur bancaire américain. Elle est la dernière des grandes banques américaines à annoncer le remboursement des fonds prêtés par l'Etat dans le cadre du programme de soutien Tarp (Troubled Asset Relief Program). La facture pour la quatrième banque des Etats-Unis s'élève à 25 milliards de dollars qu'il compte notamment régler en émettant pour 10,65 milliards de dollars d'actions ordinaires. Le prix d'émission a été fixé à 25 dollars, soit avec une décote d'environ 2% par rapport au cours de clôture d'hier.
Les chiffres macroéconomiques
La production industrielle a progressé de 0,8% au mois de novembre aux Etats-Unis alors que les économistes attendaient une progression de 0,5%. Le taux d'utilisation des capacités de production est ressorti à 71,3% là où le marché tablait sur un chiffre de 71,1%.
L'indice manufacturier de la Fed de New York est ressorti à 2,55 au mois de décembre, alors que les analystes attendaient un chiffre de 24. Au mois de novembre, il s'était élevé à 23,51.
Les prix à la production ont augmenté de 1,8% au mois de novembre aux Etats-Unis, là où le marché attendait une hausse de 0,8%. Hors alimentation et énergie, les prix à la production ont augmenté de 0,5% le mois dernier, alors que les analystes tablaient sur une hausse de 0,2%.
Les valeurs à suivre
ABBOTT
Abbott Laboratories a annoncé lundi soir le rachat pour environ 123 millions dollars de Starlims Technologies, un fournisseur de gestion de données pour les laboratoires. La transaction valorise la groupe basé en Israêl à 14 dollars par action, soit une prime de 47% par rapport au cours de clôture de Starlims lundi. L'offre est exclusivement en numéraire. L'opération, qui n'aura pas d'impact sur les comptes 2009 d'Abbott, devrait être finalisée au premier trimestre 2010. Cette acquisition renforce la position d'Abbott dans le secteur du diagnostic médical.
BOEING
Boeing s'apprête à lancer le vol inaugural de son 787 Dreamliner, à 10 heures locales. Les analystes estiment à plus de 10 milliards de dollars les investissements du constructeur aéronautique américain dans ce projet. La plupart d'entre eux estiment qu'il faudra plus que 12 mois à Boeing pour achever ses vols d'essais. Boeing a déjà enregistré des commandes pour 840 exemplaires, d'un valeur totale d'environ 140 milliards de dollars. Par ailleurs, le gouvernement britannique a annoncé une commande de 22 hélicoptères de combat Chinook à Boeing.
KRAFT FOODS
"Kraft conservera une approche disciplinée en ce qui concerne l'acquisition de Cadbury, conformément aux critères définis dans notre documentation", a déclaré dans un communiqué Irene Rosenfeld, la P-DG de Kraft, alors que Cadbury a une nouvelle fois rejeté hier la proposition de rachat du géant américain. Kraft a également mis en doute la capacité du confiseur à atteindre ses objectifs en termes de croissance du chiffre d'affaires et de marge opérationnelle sans engager des dépenses supplémentaires de restructuration.
PFIZER
Pfizer a relevé le montant du dividende versé au titre du premier trimestre 2010, signe que le groupe pharmaceutique américain intègre avec succès son homologue Wyeth. Ce dividende, payable le 2 mars prochain, se montera à 18 cents contre 16 cents au quatrième trimestre 2009, soit une augmentation de 12,5%. "Le conseil estime qu'une hausse mesurée du dividende peut être supportée par l'entreprise", a commenté le PDG de Pfizer, Jeffrey Kindler, dans un communiqué. D'ailleurs, les analystes de Wall Street anticipaient une hausse de 10% à 20% du dividende.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index) : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois.
relutif (relution) : Tout évènement, opérationnel ou financier, susceptible d'améliorer le bénéfice par action est dit relutif. Par exemple, un programme de rachat d'actions, suivi de l'annulation des actions rachetées par la société, a un effet relutif mécanique en réduisant le nombre d'actions.
Tier 1 / Tier 2 : Depuis 1988, on distingue pour les banques deux grandes catégories de fonds propres, le tier 1 et tier 2, classés en fonction du type de risque qu'ils peuvent compenser pour calculer le ratio de solvabilité de la banque. Le tier 1 concerne les fonds propres dits de base, (actions ordinaires et certificats d'investissement, intérêts minoritaires.), le tier 2 désignant les fonds propres complémentaires (plus values latentes, provisions, titres participatifs.). Il existe également un tier 3, pour les fonds propres de troisième catégorie, qui couvrent les risques de marché. La définition généralement acceptée est celle du Comité de Bâle pour la surveillance bancaire, institution créée par les différentes banques centrales dans le dessein d'harmoniser les méthodes d'analyse et d'internationaliser les normes bancaires.