Credit Suisse a relevé son opinion sur Suez Environnement de Sous-performance à Neutre et relevé son objectif de cours de 12,4 euros à 14,7 euros. Le broker estime que les facteurs qui pénalisaient le titre se sont allégées. Le bureau d'études estime également que la liquidité limitée du titre et le biais positif du consensus des analystes rendent très difficile la mise en place d'une stratégie baissière sur le titre. L'analyste a relevé ses prévisions de résultats de 5-10% pour la période 2009-2012.
Credit Suisse de préciser que le risque d'acquisition s'est matérialisé avec le rachat de l'espagnol Agbar, pertinent sur un plan stratégique, et réalisé à un prix raisonnable. De plus, les risques qui pesaient sur l'activité Propreté sont maintenant "derrière nous", a souligné le courtier.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Performances et stratégie
Chiffre d'affaires
- Au 30.06.2009 : 5 872 millions d'euros (-2,6%)
- Au 31.12.2008 : 12 363,7 millions d'euros (+2,7%)
Résultats
- Au 30.06.2009 : RBE (Résultat Brut d'exploitation ou EBITDA) 951 millions d'euros (-4,2% à changes constants) ; Résultat net part du groupe 175 millions d'euros (-12,8%)
- Au 31.12.2008 : EBITDA : 2 101,9 millions d'euros (+2%) - Résultat net part du groupe : 533,2 millions (+8,4%)
Prévisions
Le groupe a quatre objectifs pour 2009 (i) une stabilité des performances opérationnelles par rapport à 2008 (à changes constants) grâce à une bonne progression des ventes et l'accélération de la mise en place du programme de réduction des coûts, (ii) un cash-flow disponible supérieur à celui de 2088, (iii) une réduction des investissements nets de 25% (à 1,3 milliard d'euros) comparés à 2008 et (iv) le maintien du ratio « dettes nettes/EBITDA » aux environs de 3.
Stratégie
Suez Environnement prévoit d'aller au-delà de son plan initial de réduction de coûts de 180 millions d'euros sur trois ans. Il a déjà réalisé une grande partie de son objectif pour 2009, avec 49 millions d'économies à fin juin.
Evènements financiers
En juillet dernier le groupe a lancé, avec succès, une émission obligataire à échéance juillet 2024 pour un montant de 500 millions d'euros avec un coupon de 5,50%. Cette opération s'inscrit dans sa politique de diversification et d'allongement de la maturité de sa dette. Il n'envisage pas d'acquisitions pour le moment.
Forces et faiblesses de la société
Forces
- Les métiers de la société bénéficient de trois grands moteurs de croissance : l'accroissement de la population mondiale et son urbanisation croissante, la nécessité de gérer les impacts sur l'environnement, et enfin le renforcement des réglementations ;
- Suez environnement bénéficie de solides parts de marché en Europe ;
- Au contraire de son concurrent, Veolia, l'entreprise n'a pas mené de coûteuses acquisitions en haut de cycle, et se trouve donc moins fragilisée en temps de crise ;
- La grand part du chiffre d'affaires réalisée auprès des collectivités locales ou des Etats à travers des contrats à long-terme confère au groupe une bonne visibilité de son activité (en France, les collectivités locales, agences de l'eau et l'Etat représentent 60% de son activité dans l'Eau) ;
- Au premier semestre, grâce à une gestion financière rigoureuse, l'entreprise est parvenue à réduire son coût d'endettement de 5,6% à 4,6% sur un an ;
- Suez Environnement a démontré, sur les six premiers mois de l'année, sa capacité d'adaptation à la crise : son programme de réduction des coûts lui a permis de maintenir un ratio de marge opérationnelle solide à 16,2% et son cash-flow disponible s'est accru de 56% sur un an à 428 millions d'euros ;
- Le groupe est bien positionné pour bénéficier du développement de la problématique écologique en Chine grâce à la mise en place de joint-ventures dans ce pays.
Faiblesses
- Le ralentissement économique touche particulièrement les activités déchets liées aux clients industriels et commerciaux, à caractère cyclique, dont le chiffre d'affaires a reculé de plus de 10,3% (en termes de croissance organique) sur le premier semestre 2009 ;
- Le groupe a été contraint de revoir à la baisse ses prévisions pour 2009 : il anticipe désormais une performance opérationnelle globalement stable par rapport à 2008, alors qu'il prévoyait auparavant une légère croissance.
La valeur et son secteur
Principales activités
Gestion de l'Eau & Gestion des déchets : Propreté Europe (45% du Chiffre d'affaires) ; Eau Europe (33%) ; International (22%)
Le secteur
Les acteurs intervenant dans le traitement des déchets pâtissent, à l'image de Suez Environnement, du recul de l'activité de leurs clients industriels. A ces baisses de volumes s'ajoute également une pression sur les prix.
L'activité de gestion de l'Eau est jugée, elle, moins cyclique et plus stable. L'activité des groupes d'environnement est étroitement liée à l'évolution du PIB des pays dans lesquels ils interviennent. Selon le FMI le PIB européen devrait seulement se stabiliser en 2010 (- 0,1 %).
La valeur dans son secteur
Numéro deux mondial sur le marché des services environnementaux liés à l'eau, derrière Veolia Environnement.
Troisième acteur mondial sur le marché des services environnementaux liés aux déchets derrière Waste Management et Veolia Environnement.
Rémunération des actionnaires
Dividendes versés
0,65 euro par action
Taux de distribution des dividendes
59,6%
Rendement
5%
Estimations de dividendes par action
0,65 euro en 2009
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux collectivités
Les autorités françaises ont récemment approuvé la création d'une agence de financement des collectivités locales, à l'instar de ce qui se fait déjà dans de nombreux pays dans le monde. Grâce à cette agence, qui lancera des emprunts sur le marché obligataire au profit des régions, des départements, des agglomérations ou des villes, les collectivités espèrent diversifier leurs sources de financement. Celles ci sont, pour l'instant, très dépendantes des financements bancaires, particulièrement en provenance de Dexia et des Caisses d'Epargne. Dans le passé, les collectivités se sont déjà associées plusieurs fois pour lever des fonds sur le marché obligataire. Le dernier emprunt date de 2008, lorsque 32 collectivités ont levé 250 millions d'euros. Néanmoins, depuis ces dernières années, l'Acuf (Association des communautés urbaines de France) soutient le lancement d'un véhicule de financement qui bénéficierait de la meilleure note attribuée par les agences (notation « AAA ») et qui pourrait ainsi facilement se refinancer sur les marchés.