« Nous sommes presque surpris d’être optimistes », avoue Joël Lebreton, président du groupement d’intérêt économique Objectif Transport Public. L’organisateur de ces Rencontres nationales du transport public ont en effet été l’occasion de se réjouir de la fréquentation grandissante des transports en commun.
L’exception française
« Jusqu’en 2008, la fréquentation progressait de 5 à 6 % ! On a ralenti au premier semestre, autour de 2 %. Ce ralentissement est maintenant terminé, et nous sommes repartis à la hausse », se félicite Cyrille du Peloux, président de l’Union des transports publics (UTP). La crise n’a donc pas impacté la fréquentation des transports publics. Certes, elle l’a un peu ralentie, mais cet effet n’a été que de courte durée. Contrairement aux autres pays européens, qui, eux, en ont souffert plus sévèrement. En Espagne et au Royaume-Uni, par exemple, les transports publics ont enregistré des baisses allant de 10 à 15 % de leur taux usuel.
Réunis donc lors de ces Rencontres nationales, les professionnels du secteur qui emploie 330 000 personnes ont lancé un appel au gouvernement. Le trafic est certes en hausse, mais pour juguler son augmentation constante, d’importants investissements doivent être faits pour moderniser l’offre. De nombreux réseaux arrivent à saturation, de nouveaux véhicules doivent donc être acquis. « Le fait de ne financer que les infrastructures nous parait relever d’une idée ancienne, l’Etat devrait aider à l’achat de nouveaux véhicules », explique Chantal Duchêne, secrétaire générale du Groupement des autorités responsables de transport.
Un avenir incertain ?
Bien que le Grenelle de l’environnement ait fait des transports en commun une priorité, les professionnels du secteur regrettent d’avoir été oubliés par le plan de relance. Pourtant, le secrétaire d’Etat aux Transports, Dominique Bussereau et le ministre de l’Industrie et maire de Nice, Christian Estrosi, ont tenté de les rassurer. Tout d’abord sur le rôle que l’Etat compte jouer dans la densification de l’offre de transports et ensuite à propos de la suppression de la taxe professionnelle qui impacterait le budget local.
Dominique Bussereau, présent à Nice, en a donc profité pour annoncer que le nouvel appel à candidatures pour des projets de transports en commun en site propre (TCSP) serait lancé au printemps prochain. Ces projets des agglomérations hors Ile-de-France seront financièrement soutenus par l’Etat. Le premier appel à projets avait d’ailleurs permis d’octroyer une enveloppe de 800 millions d’euros à 50 projets dans 36 agglomérations. Christian Estrosi, lui, a voulu rassurer les élus locaux. « Les collectivités locales n’ont rien à craindre, je les encourage à investir largement dans les transports publics », a lancé le maire de Nice. Et d’annoncer que dans sa municipalité, deux nouvelles lignes de tranways, dont une souterraine, verraient prochainement le jour.