Goldman Sachs a relevé sa recommandation sur Renault de Neutre à Acheter, avec un objectif de cours relevé de 20 à 21 euros.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Performances et stratégie
Chiffre d'affaires
- Au 30/06/2009 : 15 991 millions d'euros (-23,7%)
- Au 31/12/2008 : 37 791 millions d'euros (-7%)
Résultats
- Au 30/06/2009, marge opérationnelle : - 620 millions d'euros (contre 865 millions au premier semestre 2008); résultat net part du groupe : - 2 732 millions (contre profit de 1 551 millions au premier semestre 2008)
- Au 31/12/2008, marge opérationnelle : 212 millions d'euros, soit 0,6% du chiffre d'affaires; résultat net de 599 millions d'euros.
Prévisions
- Le groupe a récemment revu à la hausse ses prévisions de marché mondial pour 2009 : il devrait atteindre plus de 57 millions d'unités, soit une baisse de 12% par rapport à 2008 contre une baisse de 15% initialement prévue. Quant au marché européen, après un recul de 13,7% au premier semestre, il devrait s'améliorer au second semestre et ne décroître « que » de 8% sur l'ensemble de l'année 2009.
- Pour le second semestre 2009, le groupe bénéficiera pleinement des lancements du premier semestre avec notamment la Nouvelle Mégane, les deux versions du Nouveau Scénic et la Clio III phase 2.
- Renault a confirmé les objectifs annoncés début 2009 : un free cash-flow positif et une part de marché en hausse.
Stratégie
- Les objectifs du groupe seront obtenus grâce à plusieurs actions : la poursuite de la réduction des stocks, l'encadrement des créances, la limitation des investissements, la réduction des coûts et l'amélioration de la performance opérationnelle.
- L'offensive produit va se poursuivre sur la seconde partie de l'année avec le renouvellement de la SM3 et de la SM5 en Corée (marque Renault Samsung Motors).
Evènements financiers
Renault et Nissan, sa filiale à 44%, ont annoncé le renforcement de leur coopération pour dégager davantage de synergies dans un contexte de crise. Le montant des économies attendues atteint 1,5 milliard d'euros cette année, soit 750 millions d'euros d'amélioration du « free cash-flow» de chaque constructeur. Les économies devraient, dans leur grande majorité, provenir des activités industrielles. Des productions croisées ont été lancées. Ainsi, si les usines Renault produisent des Nissan en Corée et au Brésil, ce sont celles de Nissan qui assemblent des Renault en Afrique du Sud, au Mexique et en Espagne. Fin 2009, 11 véhicules seront fabriqués de façon croisée.
Forces et faiblesses de la société
Forces
- Grâce à une réduction des stocks de 891 millions d'euros, la branche automobile a pu générer un free cash flow positif de 848 millions d'euros sur le premier semestre;
- Les performances du groupe devraient s'améliorer grâce à sa politique de réduction des coûts fixes, qui a conduit à un recul de sa masse salariale;
- En dépit d'une baisse des ventes sur le premier semestre, le constructeur est parvenu à maintenir ses 3,7% de parts de marché;
- Sur un marché très concurrentiel, Renault est très actif en termes de lancements;
- Face à une exigence environnementale accrue, le groupe développe avec Nissan des véhicules « zéro émission »;
- La liquidité a été renforcée grâce au prêt de trois milliards d'euros accordé par l'Etat français;
- Carlos Ghosn, nommé PDG en plus de ses responsabilités, mène une politique très volontaire pour redresser Renault et lui permettre d'affronter la crise du secteur.
Faiblesses
- Les principaux indicateurs de performance sont tombés dans le rouge sur le premier semestre : à un chiffre d'affaires en chute de 23,7%, s'est ajouté un résultat opérationnel en perte de 620 millions;
- Après avoir bénéficié des bons résultats de Nissan pendant plusieurs années, Renault a d- supporter la contribution négative du japonais à ses résultats (de plus de 1 milliard d'euros), creusant encore davantage sa perte nette;
- Les notes de crédit du groupe ont été dégradées en catégorie spéculative («junk ») par Standard Poor's : la note à long terme est tombée à BB contre BBB- et la note à court terme est passée de A3 à B. Cela induira certainement des difficultés de financement;
- La structure financière s'est encore tendue sur le premier semestre 2009 avec un endettement net de l'automobile qui représente 43,7% des capitaux propres (contre 40,9% au 31 décembre 2008);
- Renault ne distribuera pas de dividendes sur les résultats 2008 suite à l'aide de l'Etat.
La valeur et son secteur
Principales activités
Automobile (95% du chiffre d'affaires) & Financement des ventes.
Le secteur
Grâce au mécanisme de la prime à la casse, instaurée dans plusieurs pays européens, le recul du marché automobile européen devrait être moins important que prévu. Renault le chiffre à 8% tandis que PSA l'évalue à 12%. Néanmoins la sérénité n'est pas encore de mise parmi les acteurs, comme le soulignent les dernières statistiques publiées par l'Insee. En effet, les investissements dans ce secteur reculeraient de 18% en 2009.
La valeur dans son secteur
5e producteur automobile mondial suite à son alliance avec Nissan; deuxième constructeur français.
Comment suivre la valeur
- Les performances du groupe sont étroitement liées aux évolutions du marché automobile européen, qui représente la majeure partie de son activité.
- Le programme de cessions immobilières, qui devrait intervenir entre 2009 et 2010, est à suivre car il aura un impact sur la flexibilité financière du groupe.
- La réussite des prochains lancements, notamment dans le domaine des voitures électriques, est également à étudier de près.
Rémunération des actionnaires
Dividendes versés
0 au titre de l'exercice 2008
Taux de distribution des dividendes
0%
Taux de croissance du dividende par action
3,8 euros par action au titre de l'année 2007
Rendement
0%
Estimations de dividendes par action
0 en 2009
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobiles - Constructeurs
Le groupe français PSA n'attend pas de début de reprise du marché automobile européen avant la fin 2010. Le dirigeant de Renault est encore plus prudent en estimant que le marché européen ne devrait pas rebondir avant début 2011. La sérénité n'est pas encore de mise parmi les acteurs, comme le soulignent les dernières statistiques publiées par l'Insee. Elles établissent que les investissements dans le secteur automobile devraient reculer de 18% cette année. Cela constitue néanmoins une amélioration par rapport à la précédente enquête du mois d'avril. L'Insee anticipait alors une chute de 24% de l'investissement par rapport à 2008. Certains spécialistes estiment que la phase de croissance la plus importante de l'industrie automobile mondiale pourrait être encore à venir. Selon le cabinet de conseil Booz & Company, grâce aux nouveaux consommateurs issus des pays émergents, 370 millions de véhicules supplémentaires seront en circulation dans le monde d'ici à 2013 (soit un total de 1,1 milliard) et 715 millions en 2018.