La Bourse de Paris a terminé jeudi en très nette baisse (-3,41%), en raison de la crise financière à Dubaï, qui a pesé sur les valeurs bancaires, et de l'affaiblissement du dollar.
Le CAC 40 a perdu 129,93 points à 3.679,23 points. La minceur des volumes de transactions (3,793 milliards d'euros), renforcée par la fermeture de Wall Street pour cause de Thanksgiving, a accentué les variations.
Les places européennes ont elles aussi fermé en très net repli: le DAX a perdu 3,25%, le Footsie 3,18% et l'Eurostoxx 3,36%.
Après une ouverture en baisse, la place parisienne a décroché en fin de matinée, en raison de craintes provoquées par l'annonce de Dubaï sur son incapacité d'honorer à temps une partie de sa dette.
L'émirat, touché de plein fouet par la crise financière après des années de boom, avait annoncé mercredi son intention de demander aux créanciers de son conglomérat Dubai World, le plus large et le plus endetté, de surseoir de six mois au paiement de la dette arrivée à maturité.
"Les investisseurs avaient de fortes inquiétudes sur la dette de Dubaï depuis des mois", mais "l'annonce a été le catalyseur", a déclaré Alice Lhabouz, gérante associée chez Turgot Asset Management.
La quasi-faillite de l'émirat du Dubaï "a alimenté un climat d'insécurité et une crise de confiance tandis que ressurgissent les craintes sur les excès de dette publique", a renchéri Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.
Une note de la banque Crédit Suisse chiffre à quelque 13 milliards d'euros l'exposition des banques européennes à la dette de Dubaï.
Credit Suisse cite de nombreux noms de banques européennes, dont les britanniques HSBC, RBS et Barclays, les françaises BNP Paribas et Calyon (Crédit Agricole), l'allemande Deutsche Bank et la suisse UBS. Calyon, filiale de banque de financement et d'investissement du Crédit Agricole, a indiqué que son exposition était "faible".
Société Générale a cédé 5,48% à 45,62 euros, BNP Paribas 5,06% à 53,85 euros et Crédit Agricole 5,19% à 13,80 euros.
Autre facteur pesant sur le CAC 40: l'affaiblissement du dollar, a souligné Alice Lhabouz. Le billet vert avait cassé en début de journée un seuil technique sous les 1,50 euro, descendant même jusqu'à 1,51 euro, avant de se redresser légèrement dans la journée.
Ce nouvel accès de faiblesse "pèse sur les entreprises qui achètent et produisent en euros, et vendent en dollars, telles que EADS", a-t-elle précisé. Le titre du groupe européen de défense et d'aéronautique a perdu 4,28% à 11,74 euros.
Les entreprises de services publics ou les télécoms, ne sont que peu affectées par ces mouvements de changes et affichaient donc des baisses moindres que celles du marché: France Télécom ne perdait "que" 0,78% à 17,27 euros et Suez Environnement 1,62% à 14,85 euros.