Bis repetita. Comme mardi dernier, les indices actions européens sont attendus dans le rouge à l'ouverture après la forte hausse de la veille. Les prises de bénéfices devraient donc succéder aux rachats à bon compte. D'autant que la journée se prête particulièrement à la prudence tant les statistiques économiques sont nombreuses et importantes en Europe et aux Etats-Unis. L'indice IFO du climat des affaires pour le mois de novembre en Allemagne à 10h et la nouvelle estimation de la croissance au troisième trimestre de l'économie américaine à 14h seront les chiffres vedettes du jour.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay constate la formation d'une forte bougie blanche après le test du support à 3728 points. Le rebond technique signalé a donc bien eu lieu mais il s'est rapidement heurté à la résistance à 3810 points. Par ailleurs, le volume de la séance a été très faible, ne permettant pas encore de privilégier une tendance haussière solide pour le moyen terme ; en outre, l'indice des petites et moyennes valeurs n'a progressé que de +0,77% quand le CAC40 gagnait plus de 2% : la participation n'est pas maximale. A court terme, la hausse peut techniquement se prolonger vers 3869 points tant que 3728 points reste support. En revanche, sous ce seuil, la correction reprendrait vers 3610 points.
Les valeurs à suivre
SECHE ENVIRONNEMENT
Le numéro trois français des services à l'environnement Séché Environnement a fini lundi en hausse de 6,02% à 59,50 euros, soutenu par une note très positive de CA Cheuvreux. Le courtier parisien a relevé son opinion sur le titre de Sous-performance à Surperformance avec un objectif de cours de 72 euros. Après une année 2009 difficile, Séché devrait renouer avec la croissance organique en 2010, estime le broker. Il évoque la reprise en volume du marché des déchets et juge ainsi la prévision formulée par le groupe d'une stabilité des ventes trop prudente. Il table lui sur une croissance de 3%.
SII
SII a publié des résultats semestriels qu'il juge "satisfaisants" dans un contexte difficile. Au premier semestre de son exercice 2009-2010, la société de conseil a réalisé un résultat net part du groupe en baisse de 68,1% à 1,36 million d'euros. Le résultat opérationnel accuse un repli de 60,1% à 2,62 millions d'euros et la marge opérationnelle abandonne 5 points à 2,9%. Le chiffre d'affaires au 30 septembre a toutefois progressé de 8,9% (-1,9% hors acquisitions de Coris et de Concatel) à 89,89 millions d'euros. L'effectif moyen a grimpé de 19,3% à 2 813 personnes.
TF1/VIVENDI
Vivendi et TF1 ont signé un protocole de cession par TF1 de l'intégralité de sa participation de 9,9% dans la société Canal+ France. Si les conditions de l'accord sont réalisées, cette cession portant sur un montant de 744 millions d'euros, devrait intervenir pour le 31 décembre 2009. A cette date, Groupe Canal+, détenu à 100 % par Vivendi, portera sa participation dans Canal+ France de 65% à 75%.
WENDEL
Wendel et KKR (Kohlberg Kravis Roberts & Co) ont annoncé la cession conjointe sur le marché de 30 millions actions représentant approximativement 11% du capital de Legrand dans le cadre de la construction accélérée d'un livre d'ordres réservé aux investisseurs institutionnels. Cette opération s'inscrit dans les stratégies de KKR et de Wendel reposant sur une gestion active de leurs participations. Elle a également vocation à accroître significativement la liquidité du titre Legrand grâce à une augmentation du flottant d'environ 34%.
Les chiffres macroéconomiques
Journée particulièrement riche en statistiques. En France, les investisseurs prendront connaissance à 8h45 des résultats de l'enquête de conjoncture dans l'industrie pour le mois de novembre et à 8h50 des dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés pour le mois d'octobre.
Le marché découvrira à 10h l'indice IFO du climat des affaires pour le mois de novembre en Allemagne puis à 11h les entrées de commandes dans l'industrie pour le mois de septembre dans la zone euro.
Aux Etats-Unis, la nouvelle estimation de la croissance au troisième trimestre est attendue à 14h tandis que l'Indice S&P-Case Shiller des prix immobiliers pour le mois de septembre sera publié à 15h et l'indice de confiance des consommateurs du Conference Board pour le mois de novembre à 16h.
Enfin, la publication du compte-rendu du comité de politique monétaire de la Fed du 4 novembre est prévue à 20h.
Hier à Paris
Les marchés européens ont rebondi après quatre séances de baisse, soutenus par les secteurs liées aux matières premières, comme les mines, et les financières. Les ventes supérieures aux attentes de logements anciens aux Etats-Unis ont permis de valider la reprise entamée ce matin. En France, Zodiac a fini en hausse malgré ses perspectives dégradées, tandis que Renault a été soutenu par le relèvement d'opinion d'un broker. L'indice CAC 40 a clôturé en hausse de 2,25% à 3813,17 points et le FTSE Eurotop 100 a gagné 1,99% à 2178,84 points.
Hier à Wall Street
Les marchés actions américains ont rebondi après trois séances consécutives dans le rouge. Les indices ont été soutenus par la publication de chiffres encourageants concernant les ventes de logements anciens. Ces ventes sont ressorties en hausse de plus de 10% à 6,10 millions au mois d'octobre, au-dessus des attentes des analystes. Wall Street a bénéficié de la hausse des telécoms, des technologiques et des valeurs liées à l'énergie. Celles-ci ont profité du repli dollar. L'indice Dow Jones a clôturé en hausse de 1,29% à 10450,95 points et le Nasdaq Composite a gagné 1,40% à 2176,01 points.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,...) et sur leurs perspectives à six mois.
Indicateurs avancés du Conference Board (indice des) : cet indice est calculé à partir de dix statistiques économiques, comprenant notamment les commandes dans l'industrie, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage, l'indice S&P500, la confiance des ménages, l'écart de taux entre celui à dix ans et celui au jour le jour... Il est utilisé par les économistes pour anticiper l'évolution de l'activité dans les trois à six prochains mois.