Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) se félicite de la croissance des projets « verts » en Afrique. « De l'utilisation des énergies renouvelables à la plantation d'arbres, des projets font leur apparition dans le cadre du Mécanisme pour un Développement Propre (MDP) instauré par le Protocole de Kyoto » souligne le PNUE. Les derniers chiffres compilés par cet organisme indiquent qu'un total de 112 projets MDP en Afrique sont au stade de la « validation, de la demande d'enregistrement ou sont enregistrés ». Par exemple, « le Kenya est passé de zéro projets MDP en 2004 à 5 en 2008 et 14 maintenant ».
Mais comme le remarque le PNUE, « bien que les chiffres soient optimistes, ils soulignent également à quel point les projets qui circulent actuellement en Afrique sont rares en comparaison avec plusieurs autres parties du monde ». Et pour cause ! Il y a à travers le monde plus de 4 730 projets MDP validés ou proche de l'être. Mais la majorité se trouve en Asie Pacifique avec un total d'un peu plus de 3 700 projets (la Chine compterait environ 1 900 projets à elle seule). Suivent l'Amérique latine et les Caraïbes, avec environ 820 projets. L'Afrique fait donc figure de parent pauvre dans le Mécanisme pour un développement propre.
Un mécanisme à réformer
C'est pourquoi des gouvernements africains font actuellement pression pour réformer le MDP à Copenhague. Pour eux, l'enjeu n'est pas mince. Il faut rappeler que le MDP est un instrument majeur de la lutte contre le réchauffement climatique. Il consiste en un marché international de projets permettant aux industries des pays développés d' « effacer » une partie de leurs émissions de gaz à effet de serre en investissant dans des projets «propres» dans les pays en voie de développement. Ce mécanisme est par ailleurs critiqué parce qu'il n'est pas assez contraignant au regard des enjeux actuels et qu'il est plutôt complexe sur le plan administratif.
Des membres de gouvernements africains, secondés d'experts et d'investisseurs se sont donc réunis fin octobre en Afrique du Sud pour évaluer les moyens de stimuler le développement des énergies vertes sur le continent africain. Ils réclament une couverture des risques spécifiques à leurs pays, des fonds pour couvrir les risques des taux de change, l'amélioration des flux d'échange et l'investissement « neutre » du secteur public dans des fonds de faibles émission de carbone. Affaire à suivre...