Conduite sous l’égide du Programme des Nations unies pour l’ENVIRONNEMENT (Pnue), l’étude Teeb a été lancée par l’Allemagne et la Commission européenne en 2007 pour évaluer les répercussions économiques du déclin de la biodiversité. Un premier rapport publié en mai 2008 avait permis de chiffrer le coût de l’inaction à 7 % du PIB mondial à l’HORIZON 2050. Le rapport destiné aux décideurs politiques et remis le 13 novembre pointe quant à lui quatre axes prioritaires d’action stratégique : la déforestation et la dégradation des forêts, la protection des récifs coralliens tropicaux, les politiques de pêche, et le lien entre la dégradation des écosystèmes et la pauvreté. Il recense aussi les outils qui permettront de répondre à ces défis. Par exemple la réforme des subventions préjudiciables à l’environnement, la sanctuarisation d’espaces protégés ou l’investissement dans des infrastructures écologiques.
Selon Pavan Sukhdev, investir 45 milliards de dollars par an dans le développement des zones protégées sur terre et en mer permettrait ainsi d'assurer des bénéfices de l'ordre de 4 à 5 000 milliards de dollars par an après quelques dizaines d'années. Comme il le remarque, « le processus alarmant de destruction des écosystèmes et de la biodiversité tient en grande partie à leur absence de visibilité économique, alors que, justement, leur valeur économique pour nos sociétés est inestimable. Les ressources naturelles dont nous disposons -notre capital naturel- sont tout aussi importantes que celles que nous créons -notre capital matériel-. La reconnaissance et la prise en compte de la valeur apportée à la société par ce capital naturel doivent devenir une priorité stratégique ».
Deux priorités à prendre en compte
Le rapport a le mérite de souligner deux priorités : l’obtention d’un accord à Copenhague sur la déforestation (via le mécanisme «Redd») et la mise en place de l’IPBES, une plate-forme d’expertise internationale sur la biodiversité et les services écosystémiques, qui fonctionnera sur le modèle du Giec et devrait être lancée en 2010. L'étude menée par Pavan Sukhdev sera achevée pour la dixième conférence des Parties de la Convention sur la Diversité biologique en 2010.
Jean-Louis Borloo, ministre de l’Écologie et Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat chargée de l’Écologie, se sont félicités de l’avancée des travaux de l’économiste Pavan Sukdhev, qui « constituent une contribution essentielle aux connaissances plus approfondies et à la meilleure compréhension dont nous avons besoin pour pouvoir prendre les bonnes décisions politiques en matière de conservation et d’utilisation de la biodiversité et des services des écosystèmes ».