Les marchés européens se sont retournés à la hausse grâce à la publication de statistiques économiques américaines meilleures que prévu. La productivité non agricole au troisième trimestre est ainsi ressortie largement au-dessus des prévisions. A Paris, BNP Paribas a été porté par des résultats supérieurs aux attentes, tandis que Capgemini a été sanctionné en raison d'une décroissance organique des ventes plus importante qu'anticipé. L'indice CAC 40 a clôturé en hausse de 1,05% à 3708,73 points et le FTSE Eurotop 100 sur un gain de 0,75% à 2108,16 points.
A Francfort, Commerzbank a cédé 4,67% à 6,85 euros, sous-performant largement le secteur bancaire européen. Les investisseurs sanctionnent l'établissement allemand, qui a publié une perte trimestrielle supérieure à un milliard d'euros au troisième trimestre en raison de lourdes provisions. Les chiffres dévoilés par la banque sont par ailleurs d'autant plus décevants pour les investisseurs que ses concurrents français BNP Paribas et Société Générale ont publié des bénéfices en forte hausse aujourd'hui et hier.
A Paris, BNP Paribas (+ 3,29% à 54,36 euros) a enregistré l'une des plus fortes hausses du CAC 40 après avoir publié un bénéfice net de 1,305 milliard d'euros au troisième trimestre, en hausse de 44,8% par rapport à la même période l'année dernière. Ce résultat est supérieur aux anticipations des analystes, qui tablaient sur un chiffre de 1,184 milliard d'euros en moyenne. Cette performance s'explique par des résultats meilleurs que prévu de la part de Fortis ainsi que dans la banque de financement et d'investissement. Le produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires) de la banque est lui ressorti à 8,6 milliards d'euros sur la période, en hausse de 14,3%.
En revanche, Capgemini (- 4,68% à 30,97 euros) a affiché la plus forte baisse du CAC 40 après avoir désagréablement surpris les investisseurs avec une baisse organique de l'activité plus importante que prévu au troisième trimestre. Résultat, le groupe de conseil et de services informatiques a été contraint d'abaisser ses ambitions dans ce domaine sur le second semestre. Sur cette période, la décroissance organique devrait atteindre 9%. En revanche, Capgemini a maintenu sa prévision d'un taux de marge opérationnelle 2009 de l'ordre de 7%.
Les chiffres macroéconomiques
La Banque centrale européenne a laissé inchangé son principal taux directeur, le taux de refinancement, au niveau historiquement bas de 1%. Ce statu quo n'a pas surpris les économistes, qui s'attendent à ce qu'il soit prolongé pendant de nombreux mois. Quelques minutes auparavant, la Banque d'Angleterre a également maintenu son principal taux directeur à 0,5%.
Le volume des ventes du commerce de détail a diminué de 0,7% dans la zone euro en septembre 2009, par rapport à août 2009. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne une hausse de 0,2%. En août, le commerce de détail avait baissé respectivement de 0,1%.
La productivité a progressé de 9,5% au troisième trimestre aux Etats-Unis, alors que les analystes attendaient une hausse de 6,4%. Au deuxième trimestre, la hausse de la productivité avait été de 6,9%.
Les inscriptions au chômage se sont élevées à 512 000 la semaine dernière aux Etats-Unis, contre 532 000 la semaine précédente. Les analystes tablaient sur un chiffre de 523 000.
A la clôture, l'euro cote 1,4882 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.