Les marchés actions américains sont attendus en léger repli dans le sillage des autres places mondiales. La hausse plus marquée qu'attendu des inscriptions hebdomadaires au chômage signale aux investisseurs la fragilité persistante de l'économie réelle. En outre, de plus en plus de voix à Wall Street s'interrogent sur la fiabilité des consensus d'analystes alors que chaque jour qui passe apporte son lot de résultats trimestriels bien supérieurs aux attentes. A 15h05, les futures sur S&P500 et Nasdaq 100 reculaient respectivement de 0,26% à 1075,30 points et 0,38% à 1746,50 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont accusé un nouveau repli hier en toute fin de séance après une journée passée principalement en territoire positif. Les investisseurs ont notamment sanctionné Boeing et Wal-Mart après des résultats jugés décevants. Le marché a par ailleurs vivement réagi en fin de journée après une dégradation d'analyste sur Wells Fargo. Cette note a eu un impact d'autant plus retentissant en l'absence d'actualité macro-économique. A la clôture, le Dow Jones reculait de 0,92% à 9949,36 points tandis que le Nasdaq perdait 0,59% à 2 150,73 points.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage comptabilisées la semaine dernière ont progressé plus qu'attendu. Le département du travail a enregistré 531 000 nouvelles demandes, contre 520 000 la semaine précédente, chiffre révisé de 514 000. Les économistes de Wall Street tablaient sur une légère hausse à 515 000.
Les investisseurs prendront connaissance à 16h de l'indice des indicateurs avancés au sens du Conference Board.
Les valeurs à suivre
AMGEN
La première société de biotechnologie mondiale Amgen a fait état mercredi soir d'un bénéfice net trimestriel supérieur aux attentes à la faveur des réductions de coûts entreprises et malgré la baisse de son chiffre d'affaires. Dans ce contexte, le groupe américain a relevé ses prévisions de résultats annuels. Pour autant, l'action a reculé de 3,6% en après-Bourse, pénalisée par l'incertitude entourant son principal médicament en développement, le Prolia. Amgen a en effet annoncé que la FDA avait reporté l'approbation de ce traitement contre certaines pathologies osseuses.
AT&T
L'opérateur télécoms américain AT&T a publié des résultats supérieurs aux attentes au troisième trimestre. Le bénéfice net s'est élevé à 3,2 milliards de dollars, soit 54 cents par action, contre 3,23 milliards de dollars, ou 55 cents par action, un an plus tôt. Le chiffre d'affaires a reculé de 1,6% à 30,885 milliards de dollars ; le dynamisme de l'activité dans la téléphonie mobile et les données ne compensant pas le recul de la voix. Les consensus Thomson Reuters s'élevait à 50 cents pour le bénéfice par action et à 30,86 milliards de dollars pour les ventes.
BRISTOL-MYERS
Bristol-Myers Squibb a fait état d'une hausse des ventes au troisième trimestre, soutenue par le succès de son blockbuster Plavix. Dans ce contexte, le laboratoire pharmaceutique américain a relevé ses prévisions de résultats annuels. Toutefois, le bénéfice net s'est replié à 966 millions de dollars, contre 2,6 milliards un an plus tôt. Hors exceptionnels liés notamment à un gain de cession d'actif de 2 milliards l'an passé, le bénéfice ressort en hausse de 64%. Le chiffre d'affaires a progressé de 4,6% à 5,49 milliards de dollars.
DELTA
Delta Air Lines a publié une perte de 161 millions de dollars au troisième trimestre soit 19 cents par action, contre 50 millions, soit 13 cents par action, sur la même période en 2008. Hors éléments exceptionnels, le groupe aurait dégagé un bénéfice de 6 cents par action. Ce chiffre est en ligne avec les anticipations des analystes de Bloomberg. Le chiffre d'affaires a quant à lui plongé de 21% à 7,57 milliards de dollars. Edward Bastian, le patron de la compagnie aérienne, ne sombre toutefois pas dans le pessimisme.
MERCK
Merck & Co a publié des résultats trimestriels en forte hausse, soutenus par la progression de son chiffe d'affaires et la cession de sa participation dans le groupe de santé pour animaux Merial. Au troisième trimestre, le bénéfice net du géant pharmaceutique américain a été multiplié par trois à 3,46 milliards de dollars, ou 1,61 dollar par action. Hors éléments exceptionnels, le BPA ressort à 90 cents, plus que le consensus de 82 cents établi par Thomson-Reuters. Le chiffre d'affaires a grimpé de 2% à 6,05 milliards, ce qui reste la aussi plus élevé que le consensus de 6 milliards.
SCHERING-PLOUGH
Schering-Plough a accusé une baisse de ses bénéfices au troisième trimestre, pénalisé par la hausse des impôts et des dépenses de recherche en développement. Mais le laboratoire pharmaceutique bientôt intégré au géant Merck, a souligné que hors effets de change défavorables, le chiffre d'affaires affiche une hausse de 2% à 4,5 milliards de dollars. Le bénéfice net s'est établi à 477 millions de dollars, ou 29 cents par action, en repli de 17%. Hors charges exceptionnelles, le BPA ressort à 40 cents en ligne avec les attentes de Wall Street.
UPS
UPS a publié un bénéfice net trimestriel de 549 millions de dollars, soit 55 cents par action, en baisse de 43% au troisième trimestre. L'année dernière, le groupe américain de messagerie avait enregistré un résultat net de 970 millions de dollars, soit 96 cents par action. Malgré ce fort recul, le bénéfice d'UPS ressort dans le haut de la fourchette des objectifs de la direction, qui visait un bénéfice compris entre 45 et 55 cents. Le groupe a par ailleurs dépassé les attentes des analystes, qui tablaient sur un chiffre de 52 cents en moyenne.
WAL-MART
Wal-Mart s'est engagé à "baisser les prix de plusieurs centaines de millions de dollars chaque semaine" au cours de la saison des fêtes. Le distributeur va également continuer d'investir dans la reconfiguration de ses magasins. A la suite de cette déclaration, les analystes se sont inquiétés de la capacité de Wal-Mart à préserver ses marges. "Par nature, j'ai un esprit de compétition et je veux gagner. Pour moi, il ne fait aucun doute que Wal-Mart va continuer à gagner dans le secteur de la distribution à travers le monde", a déclaré Mike Duke, directeur général du groupe cité par Reuters.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.