Wall Street devrait ouvrir sur une note incertaine en raison de statistiques économiques décevantes. Le temps est pourtant au beau fixe pour les sociétés. La grande vedette du jour sera Apple dont la robuste performance devrait entraîner le titre à un plus haut absolu et soutenir les valeurs technologiques. Coca-Cola, le groupe pharmaceutique Pfizer et le fabricant d'engins de chantier Caterpillar ont eux aussi dépassé les prévisions. 30 minutes avant la cloche, les futures sur le S&P 500 et le nasdaq 100 gagnent 0,15% à 1092,70 points et 0,87% à 1765,50 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a clôturé en hausse, soutenu par les résultats meilleurs que prévu publiés jusque là par les entreprises. En relevant ses prévisions et son objectif de cours de 52 à 65 dollars sur le fabricant d'engins de chantier Caterpillar, Bank of America-Merrill Lynch a conforté la thèse selon laquelle la reprise économique était amorcée. Les investisseurs attendaient avec optimisme les résultats d'Apple et Texas Instrument publiés après la clôture. Le Dow Jones a clôturé sur un gain de 0,96% à 1092,19 points, au plus haut de 12 mois tandis que le Nasdaq a gagné 0,91% à 2176,52 points.
Les chiffres macroéconomiques
Les prix à la production aux Etats-Unis ont reculé 0,6% en septembre alors qu'ils étaient attendus stables. Hors les éléments volatils que sont l'alimentation et l'énergie, ils ont reculé de 0,1%, à comparer avec un consensus de +0,1%.
Le nombre de permis de construire est ressorti à 573 000 au mois de septembre en rythme annualisé. Ce chiffre est légèrement inférieur aux attentes des analystes, qui tablaient sur un chiffre de 595 000. Les mises en chantier sont ressorties à 590 000 au cours du même mois en rythme annuel, alors que le consensus des analystes s'établissait à 610 000.
Les valeurs à suivre
APPLE
Apple a une nouvelle fois fait « exploser » les compteurs des analystes grâce au succès de son téléphone portable iPhone et de ses ordinateurs personnels « Mac ». Au quatrième trimestre, clos fin septembre, le groupe a vu son bénéfice net bondir de 47% à 1,67 milliard de dollars, soit 1,82 dollar par action. Le consensus Thomson Reuters a ainsi été dépassé de 40 cents. Les ventes ont progressé de 25% à 9,87 milliards de dollars, à comparer avec la prévision moyenne de Wall Street de 9,2 milliards.
BANK OF NY MELLON
Bank of New York Mellon a publié une perte nette de 2,46 milliards de dollars au troisième trimestre, soit 2,05 dollars par action. Ces chiffres se comparent à un bénéfice de 303 millions de dollars, ou 26 cents par action, l'année dernière sur la même période. Les comptes de la banque américaine ont été plombés par des pertes de 4,83 milliards sur investissements sur le trimestre. Hors éléments exceptionnels, les résultats de Bank of New York Mellon sont moins alarmants, avec un bénéfice net par action de 54 cents, soit légèrement mieux qu'attendu par les analystes.
BOSTON SCIENTIFIC
Boston Scientific a fait état d'un retour des bénéfices au troisième trimestre. Les résultats du fabricant américain d'appareils médicaux ont été soutenus par les ventes de ses défibrillateurs cardiaques implantables. Pour autant, le groupe a réduit ses prévisions annuelles en raison d'une croissance du marché plus faible qu'attendu en raison de la réduction des dépenses des hôpitaux et cliniques. Le bénéfice net s'est établi à 200 millions de dollars, ou 13 cents par action, contre une perte nette de 62 millions de dollars, ou 4 cents par action un an plus tôt.
CATERPILLAR
Caterpillar a enregistré un bénéfice net est de 404 millions de dollars, soit 64 cents par action, contre 868 millions de dollars (1,39 dollar) un an auparavant. Le chiffre d'affaires du numéro un mondial du matériel de BTP et minier a chuté de 44% à 7,29 milliards de dollars. Le consensus Thomson Reuters tablait sur un BPA de six cents et des ventes de 7,47 milliards de dollars. En 2010, le groupe table sur une croissance du chiffre d'affaires de 10 à 25%.
COCA-COLA
Coca-Cola a enregistré un bénéfice net de 1,90 milliard de dollars au troisième trimestre, soit 81 cents par action, contre 1,89 milliard de dollars ou 81 cents un an auparavant. Hors charge, le BPA est de 82 cents à comparer au consensus de Thomson Reuters qui s'élève à 81 cents. Le chiffre d'affaires du numéro un mondial des boissons non alcoolisées a diminué de 4% à 8,04 milliards de dollars. Les ventes en volume ont augmenté de 2%. Le groupe a bénéficié d'une croissance des ventes en volume et de réductions de coûts.
DUPONT
Dupont a publié un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes à la faveur de réductions de coûts drastiques. Au troisième trimestre, le géant américain de la chimie a réalisé un bénéfice net en hausse de 11,4% à 409 millions de dollars, ou 45 cents par action. Les analystes de Wall Street tablaient un BPA de 33 cents. Pour autant, le chiffre d'affaires a reculé de 17,6% à 6,1 milliards de dollars. Le groupe a très légèrement révisé à la baisse sa prévision annuel. Il table sur un BPA 2009 hors exceptionnels compris entre 1,95 et 2,05 dollars, contre 1,70/2,10 dollars auparavant.
FREEPORT
Deux mineurs travaillant pour la société minière américaine Freeport ont été blessés par balle près de la plus grande mine d'or du monde en Indonésie. Un car d'une soixantaine de mineurs a été pris pour cible par des habitants de la province de Papua, hostiles à l'exploitation de la mine. Depuis mi-juillet, Freeport a été la cible d'une série de fusillades qui ont fait trois morts et plus d'une douzaine de blessés. Un porte-parole de Freeport a déclaré que ce drame ne remettait pas en cause le bon fonctionnement de la mine.
PFIZER
Pfizer a fait état d'une hausse de son bénéfice au troisième trimestre malgré la récession. Les sévères réductions de coûts ont plus que compensé le ralentissement des ventes. Le laboratoire pharmaceutique américain a réalisé un bénéfice net en hausse de 26% à 2,88 milliards de dollars pour un chiffre d'affaires en déclin de 3% à 11,62 milliards de dollars. Hors charges exceptionnelles, le bénéfice net ressort à 51 cents par action. Les analystes interrogés par Thomson-Reuters tablaient en moyenne sur un BPA de 48 cents et un chiffre d'affaires de 11,41 milliards de dollars.
TEXAS INSTRUMENTS
Texas Instruments a publié des résultats supérieurs aux attentes. Au troisième trimestre, le fabricant de semi-conducteurs a réalisé un bénéfice net en baisse de 4% à 538 millions de dollars, soit 42 cents par action. Le consensus Thomson Reuters a ainsi été dépassé de trois cents. Le chiffre d'affaires a, lui, reculé de 15% à 2,88 milliards de dollars, ce qui est également supérieur à la prévision moyenne des analystes de 2,81 milliards de dollars. En revanche, il a progresse de 17% par rapport au trimestre précédent.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires.
indice de la fed de philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,...) et sur leurs perspectives à six mois.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.