Les marchés actions américains devraient débuter dans le vert, soutenus par les résultats meilleurs qu'attendu de JPMorgan et Intel et le repli inférieur aux attentes des ventes au détail du mois de septembre. Les investisseurs sont également soulagés de l'annonce par la Chine du ralentissement de la baisse de ses importations. Sur le marché des changes, le dollar poursuit sa dégringolade, propulsant le pétrole au-dessus des 75 dollars le baril et l'or à un nouveau plus haut historique. A 15h05, les futures sur S&P500 et Nasdaq Composite progressent de 1,40% à 1084 points et 1,32% à 1749 pts.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont fini en légère baisse, pénalisés par le secteur bancaire et Johnson & Johnson. Ce dernier a publié un chiffre d'affaires décevant alors que les investisseurs veulent désormais savoir si les sociétés pourront doper leurs profits grâce à un redressement leurs ventes. En revanche, le secteur technologique a été soutenu par l'acquisition de Cisco de Starent Networks, spécialiste du sans fil, pour 2,9 milliards de dollars. L'indice Dow Jones a clôturé en baisse de 0,15% à 9871,06 points, tandis que le Nasdaq Composite a grappillé 0,04% à 2139,89 points.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, les prix des importations hors pétrole ont progressé de 0,6% au mois de septembre après une hausse de 0,3% au mois d'août.
Les ventes au détail aux Etats-Unis pour le mois de septembre ont reculé de 1,5% après une hausse de 2,2% en août. Le consensus tablait sur une baisse plus marquée de 2,10%. Pour autant, la baisse du mois de septembre est la plus forte depuis décembre 2008 en raison de l'arrêt de la prime à casse dans le secteur automobile. Hors automobile justement, les ventes au détail parviennent à progresser de 0,5% après une hausse de 1% en août. Les économistes anticipaient une progression de seulement 0,2%.
Les investisseurs prendront connaissance à 16h des stocks des entreprises pour le mois d'août. Enfin, les « Minutes » du comité de politique monétaire de la Fed du 23 septembre sont attendues à 20h.
Les valeurs à suivre
ABBOTT
Abbott Laboratories a dévoilé des résultats trimestriels globalement supérieurs aux attentes, soutenus par la hausse des ventes de son anti-inflammatoire Humira et de sa gamme d'aliments pour bébés. Au troisième trimestre, le bénéfice net du laboratoire a progressé de 16% à 1,43 milliard de dollars, ou 92 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le BPA ressort à 95 cents, soit cinq cents de mieux que le consensus. Le chiffre d'affaires a augmenté de 4% à 7,76 milliards de dollars, conformément aux attentes. Abbott a relevé ses prévisions annuelles.
FORD
Ford a augmenté de 4,5 millions de véhicules son programme de rappel de voitures en raison d'un système de régulation de vitesse défectueux. L'interrupteur laisse en effet fuir du liquide hydraulique qui peut s'enflammer et provoquer un incendie.
INTEL
Intel a comblé les investisseurs en présentant une performance et des perspectives supérieures aux attentes. Au troisième trimestre, Intel a enregistré un bénéfice net de 1,9 milliard de dollars contre 2,06 milliards de dollars, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action s'est élevé à 33 cents, soit 5 cents de mieux que le consensus Reuters. Le chiffre d'affaires, en recul de 7,8% à 9,4 milliards de dollars, est lui aussi ressorti supérieur aux attentes. La prévision moyenne de Wall Street était de 9,06 milliards de dollars.
JPMORGAN
JPMorgan a publié un bénéfice net de 3,588 milliards de dollars au troisième trimestre, soit sept fois plus que le chiffre de 527 millions de dollars de l'an dernier. Rapporté au nombre d'action, le résultat est passé de 9 cents à 82 cents. Ces résultats sont largement supérieurs aux attentes des analystes, qui attendaient un bénéfice de 49 cents par action seulement. Le produit net bancaire de l'établissement a atteint 26,622 milliards de dollars contre 14,737 milliards sur la même période l'année dernière. Là encore, JPMorgan a battu le consensus, qui s'établissait à 24,81 milliards de dollars.
MCGRAW-HILL
Le groupe McGraw-Hill a annoncé la cession de l'hebdomadaire économique Business Week au groupe d'information financière Bloomberg. Les termes de l'accord n'ont pas été dévoilés. L'opération devrait être finalisée au quatrième trimestre.
MICROSOFT
Publicis Groupe a annoncé la finalisation de l'acquisition de Razorfish. Le groupe français a acquis le spécialiste de la communication numérique auprès de Microsoft en contrepartie du paiement de 6,5 millions d'actions Publicis auto-détenues et de 286,8 millions de dollars en numéraire prélevés sur sa trésorerie. Razorfish sera intégré à VivaKi, l'entité média et digitale du groupe comprenant Starcom MediaVest Group ZenithOptimedia, Denuo, Digitas et le VivaKi Nerve Center.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
SEC (Securities and Exchange : La Securities and Exchange Commission est l'organisme unique de régulation des marchés financiers aux Etats-Unis. Elle a un rôle de gendarme des marchés, tout comme l'AMF en France, en particulier en terme de transparence et de déontologie des pratiques de management.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.