L’affaire pourrait être anecdotique. Si elle n’était pas rare et si elle ne concernait pas le nouveau cheval de bataille de l’administration Obama : la politique de lutte contre les gaz à effet de serre. Comme le souligne le Washington Times, les désaccords sont courants au sein des grandes institutions patronales. Les démissions, beaucoup moins. C’est donc un raz-de-marée auquel a dû faire face la Chambre de commerce américaine.
Dans une lettre adressée au président de la Chambre, Tom Donohue, la directrice générale d’Apple a fait savoir que son entreprise « était en faveur d’une réglementation des émissions de gaz à effet de serre et qu’il était frustrant de constater une opposition de la Chambre à cet effet ». Une démission pure et simple. Le désaccord porte sur la critique faite par la Chambre au Congrès à propos de la loi instituant le système de permis d’émissions de CO2, dit « cap and trade ». La plus grande organisation patronale des Etats-Unis ne peut tolérer une loi qui, selon elle, augmenterait les coûts de l’énergie et détruirait des emplois.
Démissions : et de cinq !
Vive réaction de la part d’Apple qui souhaiterait que la Chambre « prenne une position plus progressiste sur cette question essentielle et joue un rôle plus constructif dans la crise environnementale ». La firme informatique n’est pourtant pas la première à claquer la porte de la Chambre de commerce. Avant elle, trois autres grands groupes, producteurs et distributeurs d’électricité, avaient fait de même, ne partageant plus les prises de position de leur organisation. La firme d’articles de sport, Nike, a simplement démissionné de son poste au conseil d’administration mais reste tout de même membre de la Chambre.
Pour justifier son mécontentement envers la politique américaine de l’administration Obama, le président de la Chambre, Tom Donohue, a expliqué que le système de permis d’émissions n’était pas acceptable en l’état puisqu’il ne contraint pas les autres grands pays pollueurs comme la Chine. Il affirme également que les investissements pour soutenir le développement des énergies propres ne sont pas suffisants. « Nous pensons que pour être couronné de succès, toute réponse au changement climatique doit englober tous les grands émetteurs de CO2 dans le monde, promouvoir de nouvelles technologies, mettre l’accent sur l’efficacité énergétique et garantir une énergie à des coûts abordables pour les ménages et les entreprises ».