Pour « faire de l’industrie énergétique et automobile française des leaders mondiaux », le gouvernement se lance à la conquête de la voiture décarbonée. Pour atteindre l’objectif fixé de 2 millions de voitures propres sillonnant les routes françaises à l’HORIZON 2020, le plan national possède une envergure conséquente.
Ces véhicules électriques seront alimentés au moyen de recharges. Qui dit 2 millions de voitures électriques, dit un bon nombre de points de recharge ! Le plan gouvernemental table sur un million en 2015, répartis entre les domiciles et les lieux de travail. D’autre part, 75 000 points publics supplémentaires seront implantés (parkings, voirie). Ce réseau sera étoffé pour atteindre quatre millions de prises en 2020. Dès 2012, les parkings d’immeubles neufs en seront automatiquement pourvus. Idem pour les parkings de bureaux en 2015.
Pour fabriquer ces batteries, l’Etat va participer à hauteur de 125 millions d’euros à la construction de l’usine de batteries de Renault et du CEA de Flins (Yvelines). L’investissement total étatique pour les batteries devrait se chiffrer à 625 millions d’euros. Pour engager tous les acteurs dans « la bataille de la voiture électrique », Jean-Louis Borloo a annoncé un politique d’achats groupés entre pouvoirs publics, grandes entreprises (La Poste, EDF, SNCF…) et collectivités. A l’horizon 2015, 100 000 véhicules auront été acquis. Pour l’heure, 50 000 besoins ont d’ores et déjà été identifiés.
Une prime de 5 000 euros aux futurs acheteurs
L’usine de batteries de Renault et du CEA ne fournira pas exclusivement les véhicules de la marque au losange. L’ambition du gouvernement, à terme, c’est que tous les constructeurs s’approvisionnent en France, confirme le ministre de l’Ecologie. Renault se verra aussi accorder un prêt de 150 millions d’euros pour financer sa future usine de voitures électriques, elle aussi localisée à Flins. Les autres constructeurs (Peugeot, Smart…) bénéficieront d’une enveloppe de 100 millions d’euros.
« Ces investissements représentent des sommes importantes mais largement inférieures aux 60 milliards d’euros déboursés par la France pour sa facture pétrolière de 2008 », a expliqué Christian Estrosi, le ministre de l’Industrie, conscient que de tels investissements peuvent impacter un budget déjà nettement déficitaire. Mais ces investissements, dont la prime de 5 000 euros pour tout achat d’une voiture émettant moins de 60g de CO2 au kilomètre, devraient générer une activité économique de 15 milliards d’euros. En 2025, annonce le ministère de l’Ecologie, les véhicules électriques représenteront 27 % du marché automobile. De plus, ils participeront à une réduction de 3 % des gaz à effet de serre par rapport aux niveaux enregistrés en 2007.
La prime de 5 000 euros est maintenue jusqu’en 2012 pour les 100 000 premiers véhicules achetés. On murmure pour l’heure qu’à cette époque, la démocratisation de la voiture électrique aura permis de faire baisser les prix. Les premiers modèles seront d’ores et déjà disponibles dès l’année prochaine…