Les pertes enregistrées aujourd'hui sur les marchés européens sont lourdes. Les pires craintes des investisseurs se sont révélées fondées : le marché de l'emploi aux Etats-Unis a connu une dégradation surprise en septembre. Or, une amélioration de ce marché est fondamentale pour espérer une reprise économique durable. Dans ce contexte, rares ont été les valeurs à résister au repli des indices. Au sein du CAC 40, seul Sanofi-Aventis a réussi cette gageure. L'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 1,90% à 3649,90 points et le FTSE Eurotop 100 a cédé 1,65% à 2050,67 points.
A Londres, Xstrata s'est replié de 1,95% à 855 pence. Les investisseurs s'interrogent sur la stratégie du groupe minier vis-à-vis de son homologue Anglo-American. Ce dernier a enfin décidé de requérir auprès des régulateurs britanniques l'imposition d'une date limite (le 20 octobre) pour déposer une offre formelle. En théorie, trois choix s'offrent à Xstrata : confirmer sa proposition initiale de "fusion entre égaux", relever son offre, ou abandonner. Sur les marchés, personne ne semble croire au succès du rapprochement.
Insensible à la correction du marché parisien, Sanofi-Aventis a fini à l'équilibre à 47,70 euros. Dans un ENVIRONNEMENT marqué par la remontée de l'aversion pour les risques, le titre du laboratoire pharmaceutique a toutes les raisons de séduire les investisseurs, commente Xavier de Vllepion, vendeur actions chez Global Equities. Outre l'impact positif de la rotation sectorielle vers les défensives, les bonnes nouvelles se succèdent pour Sanofi, souligne le broker : ventes massives de vaccins attendues, stratégie volontariste du P-DG et sous-valorisation du titre vis-à-vis du secteur.
En revanche, Capgemini (-4,77% à 33,92 euros) affiche l'une des plus fortes baisses de l'indice CAC 40, pénalisé par les perspectives d'Accenture, dont il est le plus proche comparable coté en Europe. Le groupe de conseil en informatique table pour le premier trimestre de l'exercice 2010 sur un chiffre d'affaires compris entre 5,3 et 5,5 milliards de dollars, mais n'a pas communiqué d'objectif de bénéfice par action. Les analystes interrogés par Thomson Reuters anticipaient en moyenne des ventes de 5,54 milliards de dollars et un bénéfice par action de 69 cents.
Les chiffres macroéconomiques
263 000 emplois ont été détruits au mois de septembre aux Etats-Unis, alors que le consensus donnait un chiffre de 180 000. Le taux de chômage est ressorti à 9,8% conformément au consensus. Les destructions d'emplois du mois d'août ont été révisées à 201 000 contre 216 000 en première estimation tandis que les destructions d'emploi du mois de juillet ont été révisées à 304 000 contre 276 000 en première estimation.
Les commandes à l'industrie ont baissé de 0,8% au mois d'août aux Etats-Unis, alors que les analystes attendaient une hausse de 0,3%. En juillet, les commandes avaient augmenté de 1,4% (chiffre révisé de + 1,3%).
L'indice des prix à la production industrielle a augmenté de 0,4% dans la zone euro en août 2009 par rapport à juillet 2009. En juillet, les prix avaient diminué de 0,7%. Sur un an, les prix à la production industrielle ont reculé de 7,5%.
A la clôture, l'euro cote 1,4603 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.