Gilbert Dupont conserve sa recommandation Vendre sur Rodriguez Group ainsi que son objectif de cours de 1,3 euro après la publication des résultats semestriels. Ces résultats «portent les stigmates de la crise intervenue en septembre 2008 qui a lourdement affecté sa clientèle (...) et provoqué dans le même temps un freinage brutal de l'activité de plusieurs sociétés de leasing, très présentes dans le domaine du yachting de luxe», écrit le broker. Ces difficultés viennent s'ajouter à celles déjà connues par le groupe dans son activité de ventes de bateaux d'occasion, estime le broker.
Elles ont fait apparaître une situation financière intenable et conduit le management à demander la procédure de sauvegarde, mise en place le 7 avril dernier, avec suspension de la cotation du titre le 8 avril dernier.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Rodriguez Group commercialise des yachts de luxe. Le groupe est également le numéro un mondial de la location et de l'intermédiation dans la vente de yachts. Par activité, les ventes de bateaux neufs représentent 69 % du chiffre d'affaires, et celles de bateaux d'occasion 22 %. Enfin, les services (location et intermédiation) représentent 9% de l'activité.
Les points forts de la valeur
- Evoluant sur la niche des yachts de luxe, le groupe s'adresse à une clientèle très haut de gamme quasi-insensible aux retournements conjoncturels. A ce titre, Rodriguez présente donc un caractère défensif.
- Avec un carnet de commandes étoffé, Rodriguez offre une bonne visibilité sur son activité.
- L'activité de services du groupe est très rentable.
- Rodriguez bénéficie d'un statut de valeur de luxe alliant croissance et rentabilité.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe a eu du mal à faire accepter au marché qu'il ne pourrait soutenir son rythme de développement des années 2000 (+30 % du chiffre d'affaires par an en moyenne).
- Le groupe est andicapé par ses erreurs de communication et son absence de prévisions chiffrées.
- La famille fondatrice garde le contrôle de la majorité des droits de vote, rendant le titre non opéable.
- Le groupe est exposé à la faiblesse du dollar.
- Rodriguez ne s'est pas (encore) développé en Asie.
Comment suivre la valeur
- Compte tenu de son positionnement sur le très haut de gamme, la valeur est qualifiée d'acyclique par les analystes financiers. Attention toutefois, elle est souvent assimilée - à tort - par le marché, à une valeur du tourisme, et a tendance, à ce titre, à se comporter en Bourse comme une valeur de ce secteur.
- Traditionnellement le premier semestre pèse peu dans la constitution du chiffre d'affaires annuel.
- La vente de bateaux neufs affiche des croissances plus régulières que celle de bateaux d'occasion.
- Le nombre de grandes fortunes (patrimoine supérieur à 30 millions de Dollars d'actifs financiers) estimé à plus de 70.000 personnes reste élevé par rapport au nombre de bateaux produits dans le monde.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Hotellerie et loisirs
Selon l'OMT (Organisation mondiale du tourisme), les arrivées de touristes internationaux ont diminué de 8% entre janvier et février 2009, revenant à leur niveau constaté deux ans auparavant. Le recul du nombre d'arrivées, qui s'était déjà produit au second semestre de 2008 (-1%), a donc été amplifié sur les deux premiers mois de cette année. Le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC), qui comprend les cent principales entreprises du secteur, souhaite que l'industrie mondiale du voyage soit associée aux plans de relance mis en place par les gouvernements dans un certain nombre de pays. Il demande l'instauration d'un ensemble de mesures destinées à favoriser les voyages : une limitation des visas et des taxes d'aéroports, davantage d'incitations fiscales, une amélioration des infrastructures et des campagnes de promotion du tourisme grâce à des allocations de fonds. Ce secteur, qui représente 9% du PIB mondial et 220 millions d'emplois, souffrent de sombres perspectives. Le WTTC estime que, sur le plan mondial, 18 millions d'emplois, liés indirectement ou directement au marché, devraient disparaître sur deux ans (en considérant 2008 et 2009). Les voyages d'affaires sont beaucoup plus affectés que les voyages liés aux loisirs. Ils ont enregistré une baisse comprise entre 10% et 20% sur le premier trimestre.