Société Générale conserve sa recommandation Vendre et son objectif de cours de 31 euros sur Sodexo après l'organisation d'une journée investisseurs axée sur la stratégie à long terme du groupe. Le groupe de restauration vise l'expansion de ses activités à un large éventail de services de Facilites Management, incluant les services aux bâtiments. Société Générale souligne que Sodexo a fourni des exemples convaincants de contrats existants.
La direction a par ailleurs souligné que la demande d'une gamme de services plus larges était en rapide augmentation chez les clients internationaux, confortant la stratégie du groupe. Sodexo a par ailleurs maintenu ses objectifs à moyen terme d'une croissance moyenne du chiffre d'affaires de 7% à données comparables et d'une amélioration annuelle de 20 points de base de la marge d'EBIT jusqu'à 6%, ajoute Société Générale.
Le broker reste cependant prudent sur le plus court terme, à savoir l'exercice 2010. «Sodexo devrait être fortement affecté par la hausse du chômage sur ses principaux marchés en Europe et en Amérique du Nord, ainsi que par la baisse des taux d'intérêt en Amérique latine, qui a déjà pesé sur la branche Services prépayés de son comparable Accor dans cette région», écrit-il.
Les estimations de Société Générale pour l'exercice 2010 restent inférieures d'environ 10% à celles du consensus au niveau de l'EBIT (706 millions d'euros contre 779 millions) et du bénéfice net par action (2,41 euros contre 2,68 euros).
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Sodexo est l'un des leaders mondiaux de la restauration collective et des services associés. Cette activité représente 98% du chiffre d'affaires du groupe.
La société exerce également son activité dans les domaines des chèques et cartes de services (le fameux Chèque Restaurant) et du tourisme fluvial et portuaire. Avec 355000 collaborateurs, Sodexo est présent dans 80 pays.
Les points forts de la valeur
- Le groupe a amélioré sa rentabilité opérationnelle et sort progressivement de ses difficultés au Royaume-Uni.
-L'activité du groupe s'appuie en grande partie sur des contrats à long terme, ce qui garantit une bonne visibilité sur les résultats.
- Sodexo a le culte du service client et s'attache à diversifier et enrichir les prestations proposées, afin d'accroître la rentabilité des contrats existants.
- Si le marché de la restauration d'entreprise est mature, le marché du multiservice recèle un fort potentiel. Il s'agit de proposer aux collaborateurs des entreprises clientes une offre variée sur le lieu de travail : livraison de snacks, pressing, service shopping etc.
- Rares sont les sociétés capables de fournir les prestations complexes et à forte marge dans les secteurs de la santé et de la défense.
Les points faibles de la valeur
- Le taux de sous-traitance dans la restauration d'entreprise est déjà très élevé, ce qui limite la croissance de ce marché, par ailleurs devenu très concurrentiel.
- L'absence de Sodexo dans la restauration commerciale concédée (c'est-à-dire les chaînes présentes dans les aéroports, gares, autoroutes...) réduit sa puissance d'achat auprès de ses fournisseurs.
- En tant que prestataire de restauration et de services, le groupe est exposé à certains risques en matière environnementale (crises alimentaires) et doit se conformer à des contraintes réglementaires d'hygiène et de sécurité.
Comment suivre la valeur
- Sodexo Alliance étant très présent en Amérique du Nord (près de la moitié du chiffre d'affaires), l'évolution du cours du dollar a une grande influence sur le résultat du groupe.
- L'environnement économique pèse indubitablement sur l'activité du groupe et sur la fréquentation des restaurants d'entreprise.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux entreprises
Selon le ministère de l'écologie, l'activité du transport routier français de marchandises a reculé de 5,9% (à 206,2 millions de tonnes-kilomètre) en 2008. C'est la plus forte baisse du secteur depuis 1993, après deux années de hausse (+3,7% en 2007 et +3% en 2006). Le transport national a reculé de 5% (181,9 millions de tkm), alors qu'à l'international, la baisse est encore plus marquée (de 12,2% 24,3 millions de tkm). La situation ne s'arrange pas sur les premiers mois de 2009 et les acteurs sont affectés par une baisse des échanges entre agents économiques. Le premier trimestre a vu 581 dépôts de bilan, soit une progression spectaculaire de 64,6% par rapport à la même période de 2008. Cette tendance aurait même été amplifiée sur les mois d'avril et mai car l'Unostra, une des organisations patronales du secteur, pronostiquait qu'un certain nombre de PME ne pourraient payer leurs charges sociales trimestrielles. Le ralentissement de l'activité est venu s'ajouter à d'autres difficultés, en particulier la flambée du prix des carburants sur le premier semestre 2008. Les professionnels craignent que le cabotage qui, depuis le 1er mai, autorise les transporteurs des pays ayant adhéré à l'Union européenne en 2004 à effectuer temporairement du transport de marchandises sur notre territoire, fragilise encore le secteur.