Le marché américain, qui était attendu en hausse quelques minutes avant la publication de deux statistiques macro-économiques, devrait désormais ouvrir en baisse à en croire les futures sur indices. La publication des inscriptions hebdomadaires au chômage et des mises en chantier semblent avoir déçu les investisseurs. Le recul attendu de Wall Street pourrait également s'expliquer par des prises de bénéfices après plusieurs séances de hausse. Peu avant l'ouverture, les futures sur indices Nasdaq 100 et S&P 500 reculaient respectivement de 0,13% à 1 715,50 points et de 0,05% à 1 063,00 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a clôturé une nouvelle fois en hausse grâce notamment à des indicateurs économiques rassurants. La hausse de 0,8% de la production industrielle au mois d'août a notamment soutenu le moral des investisseurs, qui reprennent confiance en l'économie américaine. La faiblesse du dollar a par ailleurs soutenu les valeurs minières et industrielles. Le regain d'activité dans l'industrie des fusions-acquisitions a par ailleurs été interprété favorablement par le marché. A la clôture, le Dow Jones gagnait 1,12% à 9 791,71 points tandis que le Nasdaq s'accordait 1,45% à 2 133,15 points.
Les chiffres macroéconomiques
Le nombre de permis de construire est ressorti à 579 000 au mois d'août en rythme annualisé. Ce chiffre est légèrement inférieur aux attentes des analystes, qui tablaient sur un chiffre de 580 000. Les mises en chantier sont ressorties à 598 000 au mois d'août en rythme annuel, alors que le consensus des analystes s'établissait à 600 000.
Les inscriptions au chômage aux Etats-Unis sont tombées à 545 000 pendant la semaine du 12 septembre, à comparer avec un consensus de 557 000. Elles s'étaient élevées à 557 000 lors de la semaine précédente (chiffre révisé de 550 000).
16h00
Indice de la Fed de Philadelphie pour le mois de septembre / ETATS-UNIS
Les valeurs à suivre
EASTMAN KODAK
Eastman Kodak a annoncé le prochain lancement d'une augmentation de capital de 700 millions de dollars afin de renforcer son bilan. Le pionner des produits de photographie cherche toujours à se diversifier alors que l'avènement du numérique a fait quasiment disparaître les appareils argentiques. Le groupe a par ailleurs annoncé que sa perte annuelle se situerait dans le bas de la fourchette allant de -200 à -400 millions de dollars. Le fonds d'investissement KKR s'est engagé à souscrire à l'opération à hauteur de 400 millions de dollars en échange de deux sièges au conseil d'administration.
FEDEX
FedEx a annoncé un bénéfice net en repli de 53% à 181 millions de dollars, ou 58 cents par action au titre du premier trimestre de son exercice 2009/10. Les analystes interrogés par Thomson-Reuters tablaient en moyenne sur un BPA de 58 cents. Le géant américain de la messagerie a vu son chiffre d'affaires reculer de 19,6% à 8,01 milliards de dollars. FedEx a réaffirmé son objectif d'un BPA du deuxième trimestre compris entre 0,65 et 0,95 dollar. Vendredi, le groupe avait prévenu que ses résultats seraient supérieurs aux attentes. Le groupe dit percevoir des signes de reprise de l'économie.
MERRILL LYNCH
Cinq administrateurs ou ex-administrateurs de Bank of America ont été cités à comparaître par Andrew Cuomo, le procureur général de New York. Ces citations à comparaître font partie d'une enquête portant sur les conditions de rachat de Bank of America par Merrill Lynch. Les administrateurs cités à comparaître sont «ceux qui en savaient probablement le plus» sur ce rachat selon une source proche du dossier citée par le New York Times.
ORACLE
L'éditeur de logiciels professionnels Oracle a dévoilé un chiffre d'affaires inférieur aux attentes au premier trimestre, clos fin août. Les ventes totales ont en effet reculé de 5% à 5,05 milliards de dollars, là où les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur 5,24 milliards de dollars. Le chiffre d'affaires des nouvelles licences de logiciels a reculé de 17% à 1 milliard de dollars. Dans le secteur des logiciels, ces ventes constituent un indicateur clé des perspectives d'un groupe car elles sont la source de futurs revenus de support et de maintenance très rentables.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.