Gilbert Dupont a dégradé son opinion sur CGG Veritas d'Accumuler à Alléger et réduit son objectif de cours de 17,3 à 16 euros. En dépit de signaux de marché plus favorables, notamment pour 2010 et 2011, la visibilité reste assez limitée sur l'atterrissage 2009 qui devrait constituer un point bas, estime le broker. L'estimation de BPA de l'analyste, trop optimiste pour 2009, notamment sur la rentabilité de Sercel (taux de marge revu en baisse de 10 points versus -5 points initialement sur une base de recul d'activité de 25%) est revue sensiblement en baisse de 48%.
Ses prévisions 2010 et 2011 sont mécaniquement ajustées de - 38% et -20%. Le bureau d'études a profité de cette révision pour intégrer la remontée de l'euro.
"Si une sortie du tunnel semble se confirmer, dans un timing peut-être plus rapide que prévu, le mouvement de révision des estimations reste encore largement négatif face à un consensus encore élevé sur 2009 (EBIT de 220 millions d'euros en médiane et 238 millions d'euros en moyenne)", a souligné Gilbert Dupont.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
CGG Veritas, né du rapprochement entre la Compagnie Générale de Géophysique (CGG) et Veritas, est spécialisée dans les services et équipements sismiques et géophysiques destinés principalement à l'industrie pétrolière. Le groupe est l'un des leaders mondiaux en sismique pétrolière et marine. L'activité de la société se répartit entre les services géophysiques, lesquels regroupent le terrestre, l'offshore et l'activité Traitement Réservoir, et entre sa filiale Sercel, premier fabricant mondial d'équipements sismiques.
Les points forts de la valeur
- CGG Veritas profite de la montée en puissance de nouvelles technologies de sismique, dans lesquelles il a déjà beaucoup investi.
- Le groupe présente une taille critique dans chacun de ses métiers. Ainsi dans les équipements, Sercel est le numéro un mondial.
- Sercel affiche une profitabilité confortable, un actif économique important et d'un vériable avantage technologique.
- Les acquisitions du norvégien Exploration Resources et de Veritas ont permis de hisser la marine du groupe à un niveau équivalent à celui des leaders actuels du secteur, et ce à un moment où les marchés entament un cycle de croissance solide et durable.
- Veritas a permis au groupe de se lancer sur le marché porteur du "wide-azimuth".
-Les compagnies pétrolières nationales peuvent offrir des contrats à long terme pour sécuriser des capacités sismiques.
Les points faibles de la valeur
- Le secteur du sismique n'est pas encore concentré, ce qui conduit à d'importantes surcapacités en bas de cycle et de fait intensifie la pression concurrentielle.
- Le secteur du sismique souffre d'un fort manque de visibilité et d'une grande cyclicité.
- Les analystes attendent le redressement de l'activité de services et l'amélioration de sa rentabilité.
-Même si les synergies possibles avec Veritas sont très forte grâce à la complémentarité géographique et des activités, il existe des problèmes d'intégration liés à la fusion.
Comment suivre la valeur
- Comme toutes les sociétés parapétrolières, le groupe est fortement dépendant de l'investissement des compagnies pétrolières qui doivent investir dans la sismique, dans l'optique du renouvellement de leurs réserves pétrolières.
- Par ailleurs, pour certains spécialistes, le nombre de forages pétroliers et gaziers réalisés dans le monde est un indicateur intéressant de mesure du niveau de la demande en services para-pétroliers. Il est publié chaque semaine par la société américaine Baker Hughes.
- Le groupe, techniquement opéable avec un flotant supérieur à 80 %, fait plus souvent figure de prédateur potentiel.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a légèrement revu à la hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole. Elle estime désormais que cette demande devrait reculer de 2,9% cette année, contre une précédente estimation de 3%. Cette révision signifierait que le pire de la récession est passé. Le recul de la demande de pétrole est lié à une consommation en baisse dans les pays développés et à un retournement de tendance dans certains pays émergents, en particulier la Chine. Suite au ralentissement des exportations, l'AIE considère que la demande chinoise de pétrole pourrait fléchir de près de 1% en 2009, après une croissance de 4% en 2008. L'AIE évalue à plus de 26000 milliards de dollars les investissements à réaliser au cours des deux prochaines décennies pour maintenir l'offre. Or la volatilité importante du cours du pétrole empêche les compagnies d'avoir une visibilité suffisante pour investir. Selon ExxonMobil, une variation de 1 dollar du prix moyen du pétrole a un impact de 375 millions de dollars sur les résultats de son activité d'exploration-production.