Du côté des politiques
Michel Rocard, qui a présidé la commission d’experts sur la Contribution Climat Énergie, estime que la mise en place de cette taxe est une « bonne nouvelle », malgré des « imperfections » et un montant de départ pour la tonne de Co2 « insuffisant ». L’ancien premier ministre socialiste, souligne l’importance de la progressivité de cette taxe carbone dans le temps.
Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, parle « d’un rendez-vous manqué » et Dominique Voynet, sénatrice-maire Verts de Montreuil, regrette quant à elle « la très faible ambition écologique de cette vraie-fausse taxe carbone ».
François Bayrou, président du MoDem, rejoint les Verts et juge les propositions de Nicolas Sarkozy « très injustes socialement et écologiquement » et reproche à cette taxe de de ne pas inclure l’électricité ».
Laurence Rossignol, secrétaire nationale à l’Environnement au PS, parle également d’une mesure « injuste » et souligne qu’ « un contribuable déjà bénéficiaire du bouclier fiscal bénéficiera du même crédit d’impôt qu’un ménage de smicards ».
Ségolène Royal, rappelle « encore une fois, contrairement à ce qu’a dit le Président », qu’elle n’a « jamais signé la taxe carbone comme le prouve le contenu de la lettre qui accompagnait l’adhésion au pacte ». Au micro de France Inter elle parle de la taxe carbone comme d’un « impôt vicieux » qui va « se retourner contre l’écologie ».
Jean-Luc Mélenchon, du Parti de gauche, résume sa pensée avec cette la formule : « Avec Sarkozy, l’écologie est devenue une nouvelle méthode pour tondre la population aujourd’hui en lui promettant des pâquerettes pour demain »
Jean-Marie Le Pen, président du Front national, s’amuse : « On n’aura jamais entendu autant de baratin sur une nouvelle taxe. On en reste pantois, qu’il s’agisse de sa justification, qui repose sur un dogme pseudo-scientifique, ou de son fonctionnement, qui en fait la plus belle usine à gaz de l’histoire (mais à gaz non carbonique...) »
Gérard Larcher, président UMP du Sénat, considère que « le système choisi est équitable, progressif, il prend en compte le mode de vie des urbains et des ruraux ».
Frédéric Lefebvre et Dominique Paillé, porte-parole de l’UMP, jugent le choix du Président de la République à la fois « courageux », « pragmatique » et honnête car le chef de l’État respecte ses engagement, « contrairement à Ségolène Royal ».
Du côté des acteurs économiques
Le Medef considère qu’ « il est du devoir des entreprises d’agir » mais déplore le fait que aient à supporter « plus de 2 milliards d’euros de prélèvements obligatoires nouveaux, faute d’une compensation de la taxe carbone ».
La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) estime que « les exploitations agricoles françaises ne pourront pas supporter une nouvelle taxation aveugle, qui porterait gravement atteinte à leur compétitivité sur un marché unique européen où les concurrents n’ont pas les mêmes contraintes ».
La Fédération nationale des artisans du taxi (FNAT) craint en colère une « asphyxie du taxi » et exige du gouvernement « la mise en place d’une concertation ».
Du côté des associations
Nicolas Hulot, qui avait porté l’idée de ette taxe carbone avec son Pacte écologique pendant la dernière campagne présidentielle, salue un « pas très positif ». « Ce qui est important, c’est que le coup est parti avec un certain nombre de principes qui nous étaient chers : la progressivité, les compensations, l’équité sociale », a-t-il précisé à l’AFP.
Greenpeace, regrette « un prix de départ trop faible, aucune indication de progressivité", et "l’exclusion de l’électricité ». « Une taxe à 17 euros et sans progressivité annoncée ne changera strictement rien en terme de comportement », estime l’association.
La Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT) juge le niveau de la tonne de Co2 trop bas et aimerait que cet impôt soit « utilisé pour développer des transports collectifs et aider les Français à mieux isoler leur logement ».
L’association 40 millions d’automobilistes, crie « halte à la démagogie verte ». Et s’insurge contre ce « nouvel impôt » qui n’a « aucune visée écologique ». « Il s’agit d’une nouvelle recette destinée (…) à compenser, dès à présent, la baisse à venir des revenus issus de la taxe sur les produits pétroliers (TIPP). »