Selon une source de marché, Société Générale a abaissé son objectif de cours sur Technip de 47 à 44 euros tout en réitérant sa recommandation Conserver. "L'arrivée du Fonds stratégique d'investissement est une mauvaise nouvelle pour l'actionnaire de Technip", estime le broker. "Elle semble en effet indiquer, de manière très claire, que tout rapprochement capitalistique est désormais exclu", explique le bureau d'études.
Outre la disparition de la dimension spéculative, l'arrivée du FSI laisse craindre à l'analyste "de nouvelles immixtions du pouvoir politique, non pas tant dans la gestion quotidienne de la société que dans la fixation de sa stratégie à long terme".
Plus précisément, ajoute Société Générale, "nous craignons le retour de schémas industriels surprenants tels que celui d'un éventuel rapprochement avec Areva (plusieurs fois évoqué par la presse au cours de l'hiver et fortement combattu par Thierry Pilenko)".
Pour le broker, "cette crainte est encore renforcée par le fait que Technip possède une trésorerie nette revenant à l'actionnaire que nous estimons à plus de 500 millions d'euros (contre une trésorerie apparente estimée à 1,754 milliard d'euros)".
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Suite à l'acquisition de Coflexip par Technip en 2001, le groupe Technip est devenu l'un des cinq leaders mondiaux de l'ingénierie, des technologies et des services pétroliers. Le groupe possède des bases opérationnelles sur les cinq continents ainsi qu'une flotte de navires d'installation et de construction sous-marine.
Les domaines d'intervention de Technip couvrent le développement de champs offshore et onshore, le traitement et la liquéfaction de gaz, le raffinage de pétrole, les pipelines à terre et la pétrochimie -qui représentent ses principales activités. Le Groupe est particulièrement bien placé dans le secteur de l'offshore profond, secteur dans lequel il utilise ses propres actifs industriels. Il développe également ses activités dans des secteurs non-pétroliers tels que les engrais, la chimie, les sciences de la vie, la génération électrique, ainsi que les industries manufacturières et autres industries.
Les points forts de la valeur
- Le carnet de commandes de Technip confère au groupe une bonne visibilité. Par ailleurs, Technip est très sélectif dans les contrats qu'il noue.
- Technip est très présent dans la région clé du Moyen-Orient, ce qui lui offre de nombreuses opportunités de contrat, en particulier dans les projets gaziers (GTL, GNL). Ses positions en Afrique de l'Ouest et au Moyen-Orient lui permettent de profiter de l'activité de ces régions
- Technip renforce ses capacités d'exécution opérationnelle de ses contrats.
- En 2006, Technip a plus que doublé son bénéfice net qui ressort à 200,1 millions d'euros, preuve de la dynamique dans laquelle s'est engagé le groupe.
Les points faibles de la valeur
- La hausse du prix de l'acier pénalise le groupe, dont la majeure partie des projets nécessite l'achat de tubes en acier.
- Dans l'Onshore, Technip doit faire face à la concurrence des groupes d'ingénierie de pays émergents, notamment des sociétés coréennes à qui la baisse du dollar est profitable. Toutefois, les perspectives 2007 sont positives pour le groupe dans le domaine.
- La branche dédiée à l'industrie est encore trop petite (avec un objectif de 10 à 15 % du chiffre d'affaires à HORIZON 2008) et pas suffisamment profitable.
- Les comptes de groupe sont sensibles à l'évolution du dollar.
Comment suivre la valeur
- Technip est sensible à l'évolution des dépenses d'investissements des compagnies pétrolières. Le secteur parapétrolier est très cyclique.
- Selon certains spécialistes, le nombre de forages pétroliers et gaziers réalisés dans le monde est un indicateur intéressant de mesure du niveau de la demande en services pétroliers. Il est publié chaque semaine par la société américaine Baker Hughes.
- Enfin, avec plus de 30 % de l'activité de Technip réalisée au Moyen-Orient, la conjoncture politique de la zone est donc déterminante.
- Les comptes de groupe sont sensibles à l'évolution du dollar.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a légèrement revu à la hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole. Elle estime désormais que cette demande devrait reculer de 2,9% cette année, contre une précédente estimation de 3%. Cette révision signifierait que le pire de la récession est passé. Le recul de la demande de pétrole est lié à une consommation en baisse dans les pays développés et à un retournement de tendance dans certains pays émergents, en particulier la Chine. Suite au ralentissement des exportations, l'AIE considère que la demande chinoise de pétrole pourrait fléchir de près de 1% en 2009, après une croissance de 4% en 2008. L'AIE évalue à plus de 26000 milliards de dollars les investissements à réaliser au cours des deux prochaines décennies pour maintenir l'offre. Or la volatilité importante du cours du pétrole empêche les compagnies d'avoir une visibilité suffisante pour investir. Selon ExxonMobil, une variation de 1 dollar du prix moyen du pétrole a un impact de 375 millions de dollars sur les résultats de son activité d'exploration-production.