
La fin des vacances d'été et le retour des investisseurs vont marquer un test pour la Bourse de New York qui a entamé en baisse septembre, un mois considéré comme traditionnellement difficile.
"C'est un repli sain, le marché avait bien progressé et chaque phase de hausse avait été un peu moins importante", estime Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
Le Dow Jones, qui avait atteint jeudi dernier son plus haut niveau de clôture de l'année, a abandonné 1,08% à 9.441,27 points au cours de la semaine écoulée. Il reste tout de même sur une progression de 44% depuis le plancher atteint début mars.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a lui baissé de 0,49% à 2.018,78 dollars et l'indice Standard & Poor's 500 de 1,22% à 1.016,40 points.
Rien de catastrophique donc, selon Marc Pado, pour qui la baisse s'est faite "sans catalyseur", à l'image de la séance de mardi, qui a plombé la semaine, où le Dow Jones avait abandonné 1,96% sous le poids d'une attaque sur les valeurs financières.
"Les marchés ont réagi à de bonnes nouvelles avec des prises de bénéfices, une correction inévitable déclenchée par de nouvelles inquiétudes sur le secteur bancaire alors que la liste des banques en faillite continue de grossir", rappellent les analystes de IHS Global Insight.
Les faibles volumes d'échanges de la dernière semaine des vacances d'été, ponctuée par un week-end prolongé, n'ont pas rendu la baisse très convaincante.
"La semaine prochaine devrait nous apporter une meilleure idée de la direction que les investisseurs veulent prendre", souligne Sam Stovall, de Standard and Poor's.
Le marché sera confronté à une baisse de régime du côté des indicateurs.
La semaine s'est écoulée dans l'attente tendue du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis, qui a révélé un ralentissement du rythme des suppressions d'emplois, ce qui a provoqué une hausse solide des indices vendredi (+1,03% pour le Dow Jones). Les investisseurs ont ignoré un bond du taux de chômage à 9,7%.
La semaine prochaine, l'attention sera une fois de plus tournée vers le consommateur, avec la publication vendredi de l'indice sur le sentiment des ménages de l'Université du Michigan.
"Au final, tout va se résumer au consommateur au troisième trimestre", prédit Marc Pado, le marché "attendant une confirmation qu'il est vivant et en bonne santé" pendant que les autres secteurs de l'économie s'améliorent.
Il gardera également un oeil sur le Livre Beige de la Réserve fédérale américaine mercredi, et la balance commerciale de juillet jeudi.
Wall Street va ainsi tenter d'échapper à la "malédiction de septembre".
"Cela devient une sorte de prophétie auto-réalisatrice", note Sam Stovall, basée sur le fait qu'historiquement le mois de septembre est le plus mauvais de l'année.
Mais d'autres statistiques historiques sont en faveur de cette rentrée, souligne l'analyste, qui précise que dans le cas de marchés haussiers (+bull markets+), le mois de septembre est en moyenne plutôt favorable.
Sur la semaine écoulée, le marché obligataire a été divisé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse de son prix, a reculé à 3,442% contre 3,451% vendredi dernier, mais celui à 30 ans est monté à 4,273% contre 4,209% une semaine plus tôt.