« Cash for clunkers », argent contre vieilles guimbardes ! La traduction américaine de la prime à la casse a d’emblée séduit le peuple américain. Peu enclins à laisser leur 4X4 polluants au garage par souci écologique, les américains ne se sont pas fait prier quand on leur a proposé de l’argent. 4 500 dollars, il faut dire que c’est une somme ! A ce prix-là, les consciences écologiques les plus timides rejaillissent instantanément.
Lancée début juillet, la prime à la casse outre-Atlantique a pris fin lundi soir dernier (24 août). A peine deux mois après son entrée en vigueur, les quelque 3 milliards de dollars alloués pour l’occasion étaient d’ores et déjà épuisés. Et le marché automobile américain, en berne, profitait des quelque 700 000 véhicules vendus grâce à la prime. Le département des Transports qualifiait l’opération de « franc succès » pour la consommation, l’emploi et la croissance. Trois pans de la société américaine qui auraient d’ailleurs bien prolongé le plaisir. « Nous avons constaté un succès spectaculaire et immédiat à tel point que nous avons atteint un stade qui nous oblige à mettre un terme à ce programme », concède un membre du gouvernement Obama.
Une croissance en hausse, des emplois créés, une planète moins polluée !
Si les Américains se sont rués chez leurs concessionnaires jusqu’au dernier moment (lundi, les concessions ont été prises d’assaut), les constructeurs automobiles ont dû faire face à une explosion des demandes. Les deux géants General Motors et Ford ont dû embaucher du personnel, verbe qu’ils n’avaient plus employé depuis longtemps ! Selon les chiffres officiels la prime à la casse devrait « créer ou préserver » 42 000 emplois au second semestre, emplois qui seront probablement maintenus dans les mois à venir. Les emplois ont bénéficié de l’éco-mesure, la croissance aussi. Une hausse de 0,3 à 0,4 point de pourcentage au troisième trimestre. On s’attend désormais à une incidence bénéfique sur le PIB au quatrième trimestre.
Les Américains ont donc consenti à troquer leurs 4X4 et autres pick-up polluants contre des berlines plus respectueuses de l’environnement. « Le programme a de loin dépassé les attentes de voir les consommateurs renoncer à leurs vieux pick-up et 4X4 polluants pour s’acheter des voitures économes en carburant » se félicite le département des Transports. Et au palmarès des voitures qui ont le plus trouvé preneur, on retrouve la Toyota Corolla, la Honda Civic, la Toyota Camry, la Ford Focus et la Hyundai Elantra. Même si cet attrait soudain pour les véhicules moins polluants est manifestement dû à l’appât de la prime, la politique verte de Barack Obama n’en sort que plus légitime. Contrairement aux émissions de gaz à effet de serre !