Cheuvreux a relevé son objectif de cours sur L'Oreal de 67 à 76 euros, en maintenant sa recommandation Surperformance. Le broker se félicite des "bons résultats" publiés par le géant des cosmétiques la semaine dernière.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Performances
- Chiffre d'affaires : en 2008, 17,542 milliards d'euros + 2,8% à données publiées (contre 8,1 % en 2007) + 3,1% à données comparables et + 6,6% à taux de change constants
- Résultats : Baisse du résultat d'exploitation de 3,6% en 2008 (à 2,7 milliards d'euros). Retrait du résultat net de 26,6% (à 1.95 milliards d'euros)
- Prévisions : prévoit une année 2009 difficile. Va donc adapter son modèle en consolidant encore ses efforts d'innovation et en développant des gammes de produits à des prix réduits. La baisse du prix des matières premières, la remontée du dollar et la diminution des taux d'intérêt devraient toutefois alléger les coûts.
Stratégie
- Avec la nomination de Jean-Paul Agon à la direction générale en 2006, le groupe s'est davantage tourné vers la croissance externe (acquisition de Body Shop et d'Yves Saint Laurent Beauté). Cette dernière opération inscrit le groupe dans le domaine du luxe alors qu'auparavant il était essentiellement présent dans les grandes surfaces (les ventes de produits grand public représentaient près de 48% du chiffre d'affaires en 2008).
- Evènements financiers : acquisition en juin 2008 d'Yves Saint Laurent Beauté (marques Yves Saint Laurent, Roger&Gallet, Boucheron, Stella McCartney, Oscar de la Renta, Ermenegildo Zegna). En mars 2006, OPA sur « The Body Shop », marque de produits naturels disposant de magasins en propre et en franchise.
Les points forts de la société
- Position concurrentielle extrêmement forte ;
- Investissements élevés en recherche (581 millions d'euros consacrés à la R&D en 2008, soit 3,3% de son chiffre d'affaires) ;
- Groupe très réactif face à un contexte difficile : multiplie les lancements de nouveaux produits, accroît ses investissements publicitaires notamment sur marché mature et restructure certains sites (va supprimer 500 postes aux Etats-Unis) ;
- Les marchés émergents représentent d'importants relais de croissance ;
- Le lancement du premier parfum pour homme, depuis l'acquisition d'Yves Saint Laurent Beauté, marque le début de l'offensive du groupe dans cette activité ;
- Caractère spéculatif de la valeur alors que Nestlé, actionnaire minoritaire, n'exclut pas de mener une grosse acquisition. Néanmoins le groupe suisse s'est engagé à ne pas monter au capital de L'Oréal du vivant de Mme Bettencourt ;
- Programme de rachat d'actions important : plafond de rachat de 10% du capital est autorisé.
Les points faibles de la société
- Pour la première fois depuis plus de 20 ans, objectifs financiers non tenus en 2008 ;
- Subit un ralentissement de son activité en Europe de l'ouest et en Amérique du Nord, en particulier dans les Grands Magasins et les salons de coiffure.
- L'activité du groupe a subi des impacts monétaires négatifs (de -3,8%) en 2008 ;
- En 2008, du fait d'une croissance des frais promotionnels pour soutenir les ventes, le taux de marge brute est en recul (à 70,1% contre 71% en 2007) ;
- Incertitudes sur l'évolution du capital du groupe : en avril 2009 fin du pacte d'actionnaire qui lie Nestlé (actionnaire du groupe) et l'Oréal.
La valeur et son secteur
- Principales activités : 5 métiers : soin du cheveu, coloration, soin de la peau, maquillage, parfum
- Le secteur : Les intervenants doivent à la fois faire face à un recul de la consommation et à des mesures de déstockage de la part des distributeurs. Les concurrents américains de L'Oréal, Estée Lauder et Elisabeth Arden, ont également émis des avertissements sur leurs résultats. Les analystes prévoient néanmoins un marché en hausse dès 2010.
- La valeur dans son secteur : L'Oréal est un des leaders mondiaux du secteur des cosmétiques avec 25 marques mondiales et une distribution dans 130 pays.
- Comment suivre la valeur : résultats du groupe fortement dépendants de l'évolution du cours du dollar par rapport à l'euro (même si stratégie de couverture de change).
Bien suivre l'évolution de l'actionnariat dans les prochains mois avec la fin du pacte d'actionnaire avec Nestlé.
Rémunération
Dirigeants et mandataires sociaux
- Président: Lindsay Owen-Jones / Directeur général Jean-Paul Agon
- Total de la rémunération du président en 2007 (fixe, variable et avantages inclus) : 3.6 millions d'euros (+40,9%)
- Total de la rémunération du DG en 2007 : 4.1 millions d'euros (+24%)
- Total rémunération des dirigeants en 2007 : 67,5 millions d'euros
- Programme de stock options : 4.000.000 (soit 0,6% du nombre total d'actions) & charge de rémunération de ces plans en 2007 : 69 millions d'euros montant global des jetons de présence en 2007 : 975.000 euros
- Recommandations MEDEF/AFEP prises en compte pour l'élaboration du rapport 2008
Actionnaires
- Principaux actionnaires : 30 % Mme Bettencourt & sa famille ; 28,9% Nestlé, Public 37,4 %, actions autodétenues 3,7%
- Dividendes versés : près de 890 millions sur résultat 2008 (en tenant compte du nombre d'actions)
- Taux de distribution des dividendes : 41% sur résultat 2008 (sur BNPA)
- Taux de croissance du dividende par action : 1,44 euros, sur résultat 2008 en augmentation de 4,3% (contre + 16,9 %, en 2007 et +18% en 2006)
- Rendement (dividendes / cours*) : 2,5% *cours moyen depuis début 2009
- Estimations de dividendes par action : 1,52 euros en 2009
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Luxe et cosmétiques
Selon le cabinet de conseil Bain & Company, les ventes mondiales de luxe devraient se replier de 10% cette année. La diminution devrait même atteindre 20% sur le premier semestre. Cette analyse est confirmée par Standard's & Poor's qui qualifie 2009 comme « la pire année depuis longtemps. » Des signes encourageants sont toutefois relevés par l'agence de notation. Premièrement les ventes aux consommateurs sont largement supérieures aux commandes des distributeurs. Cela signifie que, à court de stocks, les distributeurs devront passer de nouvelles commandes. De plus, l'activité du luxe abordable, qui comprend notamment les articles de petite maroquinerie et les lunettes, redémarre. Cela marquerait le retour de la confiance car ils correspondent à des achats d'impulsion. Rompant avec leur stratégie habituelle, qui consiste à développer leur réseau de distribution, les groupes de luxe s'attachent désormais à fidéliser leurs clients existants.