
L'indice de confiance des chefs d'entreprise et des consommateurs de la zone euro s'est redressé en août pour le cinquième mois consécutif, un signe qui conforte les espoirs de reprise après la pire récession qu'ait connue le continent depuis plus de 60 ans.
Cet indice s'est établi à 80,6 points contre 76 points en juillet, représentant une progression de 4,6 points, a annoncé vendredi la Commission européenne.
C'est plus que prévu par les analystes interrogés la semaine dernière par l'agence financière Dow Jones Newswires, qui tablaient sur une progression moindre, à 78 points.
En juillet, l'indice de confiance économique avait progressé de 2,8 points par rapport à juin (73,2 points). Il avait atteint son plus bas historique en mars (64,6 points).
Dans l'ensemble de l'Union européenne, l'indice de confiance se redresse encore plus, à 80,9 points contre 75 points en juillet, soit une hausse de 5,9 points.
L'amélioration dans l'UE est due à une progression de la confiance dans tous les secteurs, indique la Commission européenne. Dans la seule zone euro toutefois, seule la confiance dans le secteur du commerce de détail s'est légèrement détériorée (recul d'un point), alors que le chômage continue à progresser sur le continent.
Dans la zone euro, la confiance progresse de 7 points dans le secteur des services, de 4 points dans l'industrie, tandis que l'amélioration est plus marginale dans la construction (1 point). Le moral des consommateurs augmente pour sa part de 1 point.
L'amélioration touche également la majorité des pays européens.
Parmi les principaux Etats de l'UE, le Royaume-Uni enregistre la plus forte progression (+9,7 points), suivie par les Pays-Bas (+7,6 points) et l'Allemagne (+5,1 points).
A noter aussi que l'amélioration en Pologne (+4,5 points), en Italie (+3,8 points) et en l'Espagne (+2,9 points). Le chiffre d'août n'a pas été précisé pour la France.
L'indice de confiance dans les services financiers, étudié séparément par la Commission européenne, a pour sa part affiché une croissance de 7 points en août.
Ce début d'embellie survient après l'annonce en août d'un retour surprise de la croissance au deuxième trimestre en Allemagne et en France, même si la zone euro est pour l'instant toujours en récession: son activité s'est contractée de 0,1%, et ce pour le cinquième trimestre consécutif.
Mardi à Bruxelles, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a mis en garde contre un optimisme prématuré, jugeant qu'une "reprise ferme" n'était pas encore au rendez-vous malgré "des signes encourageants".
"L'impact de la crise financière et économique est toujours tangible en Europe et nous avons encore beaucoup à faire", a prévenu M. Barroso.
Ainsi, les banques européennes semblent toujours réticentes à ouvrir largement le robinet des prêts.
La croissance des crédits au secteur privé a ainsi nettement ralenti en juillet en zone euro, selon des chiffres de la Banque centrale européenne publiés jeudi, ce qui pourrait retarder le démarrage d'une vraie reprise économique.