La Bourse de New York a fini vendredi à son plus haut niveau depuis début novembre, agréablement surprise par les chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis: le Dow Jones a gagné 1,23% et le Nasdaq 1,37%.
Le Dow Jones Industrial Average a progressé de 113,81 points à 9.370,07 points, son plus haut nivau de clôture depuis le 4 novembre, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 27,09 points à 2.000,25 points, selon les chiffres définitifs de clôture.
L'indice Standard & Poor's 500, à la composition plus large, s'est adjugé de son côté 1,34% (13,40 points) à 1.010,48 points.
L'indice phare de Wall Street a conclu fermement sa quatrième semaine d'affilée de progression et a désormais repris près de 45% par rapport à son plus bas niveau de clôture début mars.
Très attendues, les statistiques du chômage aux Etats-Unis se sont révélées "très bonnes globalement", s'est réjoui Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
L'économie américaine a détruit 247.000 emplois en juillet, soit bien moins qu'attendu par les économistes (325.000), et contre toute attente, le taux de chômage a reculé à 9,4%, contre 9,5% le mois précédent. Un tel repli n'avait plus été vu depuis avril 2008.
L'indicateur "devrait renforcer l'idée que le point bas de la récession est enfin en vue, et va peut-être être atteint à la fin de ce trimestre", a jugé Frederic Dickson, de DA Davidson. "De plus en plus d'investisseurs voient la possibilité d'une fin de récession. Même une reprise modeste devrait soutenir les profits des sociétés et l'emploi lors des douze prochains mois".
Pour John Wilson, de Morgan Keegan, ces chiffres "mettent du baume au coeur de ceux qui pensent que l'économie tente de tourner la page, mais rend possible une déception si les statistiques à venir ne confirment pas cette nouvelle".
Signe particulièrement positif, selon M. Pado, l'amélioration est sensible dans le secteur qui avait le plus souffert de la crise, et qui voit ses effectifs se réduire depuis 2006: l'industrie.
Dans ce secteur, l'avionneur Boeing a gagné 2,57%, le chimiste DuPont 1,14% et le fabricant d'engins de chantiers Caterpillar 1,36%.
Les analystes de Charles Schwab ont souligné que le marché avait été emmené par les secteurs de la consommation et de la finance, "tous les deux directement influencés par les perspectives de l'emploi et le bien-être du consommateur".
Le groupe de médias et de tourisme Disney (+5,20% à 26,69 dollars) a ainsi connu la plus forte hausse de l'indice Dow Jones. L'indice S&P des valeurs bancaires a lui pris 3,68%.
Autre nouvelle bien accueillie, l'assureur AIG, nationalisé en septembre pour lui éviter la faillite, a annoncé avoir dégagé un bénéfice pour la première fois depuis près de deux ans. Le titre, qui s'était déjà envolé de plus de 70% entre lundi et jeudi, a bondi de 20,46% à 27,14 dollars.
En revanche, l'organisme de refinancement hypothécaire Fannie Mae a plongé de 16,46% à 66 cents. Il a subi une nouvelle perte colossale au deuxième trimestre, de 14,8 milliards de dollars et réclame 10,7 milliards de dollars supplémentaires au Trésor. L'autre géant du secteur, Freddie Mac, a chuté de 11,90% à 74 cents.
Le laboratoire pharmaceutique Merck a progressé de 2,52% à 30,10 dollars et son concurrent Schering-Plough de 2,19% à 26,62 dollars. Leur fusion, qui doit donner naissance au numéro deux mondial du secteur, a été approuvée par leurs actionnaires respectifs.
Continental Airlines est monté de 3,34% à 12,39 dollars. La compagnie aérienne a lancé une augmentation de capital, qui pourrait lui rapporter quelque 170 millions de dollars.
Le marché obligataire s'est replié. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 3,854% contre 3,746% jeudi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,603% contre 4,517% la veille.